Du 30 mai au 1er juin 2024, s’est tenue la 3e édition de la foire du livre à Libreville, au Gabon. C’est un évènement annuel qui a débuté en 2022. Pour y participer, les auteurs et écrivains doivent recevoir une invitation des organisateurs à titre de conférencier et d’exposant. Manifestation culturelle fortement médiatisée, la foire du livre a réuni, cette année, dix-sept pays.
Edgard Gousse, professeur et écrivain haïtiano-canadien était présent à cette troisième édition. Sa participation a été couronnée de succès. En dehors de sa prestation, en tant qu’exposant et conférencier dans le cadre des activités coordonnées par le FILIGA, il a été également reçu et introduit, avec une chaleureuse cordialité, par le vice-recteur de l’Université Omar Bongo (UOB), la principale université publique de Libreville. Une séance de dédicaces y a été, par ailleurs, organisée. Voici quelques titres signés, majoritairement des romans :
1) Ne dites pas à ma mère que je suis une salope (roman, 2013)
2) Le pouvoir du Sexe (récits, 2014)
3) Je suis Black mais je baise tes Blanches (nouvelles, 2017)
4) Femme des papas (roman, 2019)
5) Les petites donneuses (roman, 2020)
6) Silence, on assassine le président (roman, 2021)
7) Sang pour sang (roman, 2022)
8) Un canal pour deux moitiés d’île (roman, 2023)
9) Et si le sexe n’existait pas (roman, 2024)
Était également exposé le gros volume de 1654 pages, une biographie de Fidel Castro. D’autres activités ont été réalisées, telles que des rencontres chaleureuses avec des étudiantes et étudiants de l’UOB, qui ont adressé des propos élogieux à l’endroit de l’écrivain. Celui-ci, de son côté, s’est montré très généreux. En effet, il a fait don de livres :
— à la bibliothèque de l’Université Omar Bongo (une collection, dont Le Sorcier de la Maison Blanche et les 864 Jours)
— à la bibliothèque du Musée des Arts, Rites et Traditions du Gabon.
Le clou de la rencontre était cette récompense et cette reconnaissance solennelle accordée à l’écrivain par les organisateurs. Il a été, en effet, honoré du « Prix FILIGA-AMBASSADEUR 2024 ».
Le professeur et écrivain a également prononcé une conférence ayant pour titre « La fonction sociale de l’écrivain ». En voici un résumé :
L’acte d’écrire répond à une nécessité urgente. Écrire est, en fait, une sorte de compromis de l’écrivain avec lui-même. L’écrivain revient alors sur sa propre histoire, sur ses amours, sur ses deuils et ses déboires, sur ses hurlements, pour agir sur la marche du temps, pour transcender l’ordinaire. Il ne fait toutefois pas le choix d’écrire ni de ne pas écrire, puisqu’il ne fait que subir la dictature de l’écriture. À dire vrai, dans son for intérieur, l’écrivain écrit pour prendre sa revanche sur l’existence. De fait, toute œuvre littéraire traduit d’abord une passion. Dans notre cas, plus particulièrement, il nous arrive souvent de mettre l’accent sur ce que nous appellerions un certain conflit, mais qui est, en réalité et souvent, le thème central du livre. Dans notre œuvre romanesque, nous avons développé un modèle qui présente un point de jonction entre fiction et réalité, sans chercher à savoir où commence la fiction ni où elle finit. Étienne Souriau [1] s’interrogeait justement une fois pour chercher à démasquer ce que la fiction entraînerait si on la prenait pour vraie… Le « narrateur-auteur », en dépit de tout, n’est qu’un pont minuscule, un type d’enchaînement entre l’œuvre et le lecteur. Notre expérience de terrain nous permet donc d’affirmer qu’aucun écrivain ne peut se permettre de rivaliser avec la vie, car si l’écrivain existe, c’est d’abord pour appréhender la vie et l’interpréter, ensuite pour poser des jalons, tout en exploitant le pathétique de chaque être, puis partager ce pathétique avec la collectivité. L’écrivain a donc pour mission sociale de changer les fumées en feux et les feux en fumée, selon les circonstances du moment.
Voici, pour l’édification des lecteurs, une idée du profil d’Edgard Gousse :
Brève notice biographique : Romancier, essayiste, critique littéraire, poète, conférencier, artiste peintre et traducteur littéraire, ancien professeur des universités, ancien lecteur pour le « Grand Prix du livre de Montréal » (1994, 1995 et 1996), ancien président de jury pour le « Prix de Poésie Pedro Correa Vásquez », à Cuba (juillet 2000), ancien vice-président du « Congrès international de Poésie » tenu à Santiago de Cuba (juillet 2000), ancien vice-président du « Festival international de la Poésie de Santiago de Cuba » (de 1993 à 2000), médaillé de l’ « Union des Écrivains et Artistes de Cuba » (juillet 1995), lauréat honoré au « Congrès international sur la ville et l’écrivain » tenu à Monterrey, au Mexique (mai 1996), Edgard GOUSSE est l’auteur d’une bonne quarantaine d’ouvrages et est membre de l’ « Union des écrivaines et écrivains québécois » (UNEQ) et membre du « Centre québécois du P.E.N. international ». Il a réalisé de très nombreux voyages (pas moins de 160) dans plusieurs pays latinoaméricains, en Europe et ailleurs, soit pour y animer des conférences sur la linguistique et la littérature, soit pour prendre part à des activités culturelles et littéraires (récital de poésie, lancement de livres ou de revues, colloques, congrès, etc.). Il vit à Montréal depuis une bonne quarantaine d’années. Parmi ses plus récentes publications : LE SORCIER DE LA MAISON BLANCHE (roman, 2020, 728 pages), SILENCE, ON ASSASSINE LE PRÉSIDENT (roman, 2021, 330 pages), 864 JOURS DANS LA VIE DE FIDEL CASTRO, LE QUATORZIÈME APÔTRE (biographie, 2023,1654 pages) et UN CANAL POUR DEUX MOITIÉS D’ÎLE (roman, 2023, 310 pages). Son prochain roman (à paraître avant la fin de 2024), LOIN DE DIEU ET TROP PRÈS DES USA, est une mise garde contre le pillage systématique, non seulement des richesses du sous-sol national et des fonds marins (d’Ayiti-Chérie), mais encore de son patrimoine
[1] Étienne Souriau (1892-1979), philosophe français, spécialisé en « esthétique ».
Fortenel Thélusma, enseignant-chercheur, le 24 juin 2024