— Par Michaël Melinard —
Quatre Français, trois Italiens, un seul premier film et deux femmes cinéastes ont été retenus pour concourir à la palme d’or.
L’ombre de Gilles Jacob planait à la conférence de presse du Festival de Cannes. On ne reste pas impunément quarante ans à la tête de la plus prestigieuse manifestation mondiale du septième art. Néanmoins, le président Pierre Lescure s’est autorisé une boutade, « le Festival aura bien lieu », en forme de clin d’œil au nouveau roman de son prédécesseur, Le Festival n’aura pas lieu. La sélection est rarement complète lors de sa présentation à la presse. Mais, avec une compétition limitée pour l’instant à 16 films et une sélection de 42 films, nul ne doute que des ajustements seront faits dans les jours à venir. « Je vous livre 90 % de la sélection. Nous avons reçu 1 854 films. Tous les films sont vus. Tout le monde peut postuler », rappelle Thierry Frémaux.
La compétition fait la part belle au cinéma français, signe de sa vitalité actuelle. À l’habitué Jacques Audiard, qui présente Dheepan, autour de la communauté tamoule en France, s’ajoute Maïwenn, déjà primée pour Polisse. Dans Mon Roi, elle confronte Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot – dont la Tête haute ouvre le Festival – dans une histoire d’amour passionnelle. Valérie Donzelli avait enchanté la Croisette dans une section parallèle avec La guerre est déclarée. Elle découvre la compétition avec Marguerite et Julien. Enfin, Stéphane Brizé signe, avec la Loi du marché, une œuvre manifestement politique dans laquelle un ancien ouvrier devenu vigile d’hypermarché se voit contraint d’espionner et de sanctionner ses collègues pour conserver sa place.
« La sélection dit des choses sur l’état de la création mondiale. Quand Cannes est politique, c’est parce que les auteurs sont politiques ; quand Cannes est romantique, c’est parce que les auteurs le sont », éclaire Thierry Frémaux…