L’UFM vous convie à son cycle « Femmes en résistance » de décembre avec 2 évènements littéraires :
Jeudi 7 décembre, Bibliothèque Schoelcher
✨ PEF o péyi :
➡️ 10 autrices du Parlement des Écrivaines Francophones issues d’origines différentes viennent discuter avec nous. Femmes écrivaines, femmes « debout », dans les réalités que vivent les femmes de leurs pays, nous présenterons leurs ouvrages. Une rencontre pleine de partage et d’émotions en prévision !
Jeudi 14 décembre, Bibliothèque Schoelcher
✨Présentation de l’ouvrage « Lettre à une noire » de Françoise Ega :
«Est-ce la traite? Est-ce la traite qui recommence? Mon Dieu, dites-moi que j’exagère! Mon Dieu, dites à ces filles qui arrivent par pleins bateaux au Havre, à Cannes ou à Marseille: “Quo Vadis?” Dites-leur donc cela, pour donner paix à mon âme !»
Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour être placées comme domestiques dans les demeures de familles bourgeoises et blanches.
Françoise Ega, arrivée à Marseille au milieu des années 1950 depuis la Martinique, s’emploie comme femme de ménage pour témoigner de cette exploitation crasse. Elle consigne cette expérience dans un journal de résistance quotidienne, émouvant et saisissant de réalisme, qui remonte à l’histoire impériale française et aux origines de la division sexuelle et raciale du travail. Tout à la fois chronique du refus de l’aliénation, enquête sociale, histoire intime et manifeste politique, ce texte est une contribution essentielle aux réflexions actuelles sur les rapports de classe, de genre et de race.
Femme de lettres, féministe « intersectionnelle » avant l’heure, elle raconte le froid sur les doigts en hiver, les brimades, mais aussi la réappropriation de sa puissance. Son regard aiguisé ne ménage personne, et son humour décapant dénonce de manière mordante la « misère sociale due à l’exploitation des pauvres par les riches quelle que soit leur couleur de peau ». Introuvable depuis quelques années, la réédition de ce texte, publié par L’Harmattan en 1978 et ici préfacé par Elsa Dorlin, permet de (re)découvrir le regard précieux de Mam’Ega, aussi auteure des livres Le Temps des madras (1966) et L’alizé ne soufflait plus (2000), également chez L’Harmattan.
➡️ L’écrivaine martiniquaise nous partage dans ses écrits, une expérience et une réflexion à travers des témoignages de femmes antillo-guyanaises expatriées. Nous partons en pleine exploration des situations de domination au sein des familles bourgeoises marseillaises, au temps du BUMIDOM.
Votre famille a vécu cette expérience ? Venez partager votre témoignage !