Le chanteur sénégalais, Faada Freddy, est l’un des artistes les plus programmés dans les festivals de l’été.
— Par Éric Mandel —
« Dans nos sociétés individualistes, le bonheur et le partage sont de plus en plus rares. La musique permet ce moment de communion avec le public. Et elle ne doit pas avoir de limites. » Le propos pourrait agacer les plus blasés et les esprits chagrins. Trop consensuel, angélique, bourré de clichés… Sauf que Faada Freddy ne se contente pas de belles paroles entendues mille fois. Il applique à la lettre cette philosophie de vie sur scène, son terrain de prédilection. Au point de parfois jouer les prolongations… dans la rue. L’anecdote est ancienne mais révélatrice. En novembre 2014, lors d’un concert au Trianon, à Paris, le chanteur frustré par le « couvre-feu » imposé au terme de près de deux heures d’un show intense, avait alors invité les spectateurs à le retrouver sur le boulevard. Ils seront près de 300 à répondre à l’appel. « Le concert s’est terminé en cacahuètes dans le métro », s’amuse le chanteur sénégalais. Juste un moment de bonheur partagé…
Faada Freddy a depuis cheminé. En avril, il publiait son premier album solo, Gospel Journey, sur le label défricheur Think Zik! (Ayo, Grace, Imany). Un disque inclassable et solaire, sans âge et résolument moderne, enregistré sans un seul instrument mais avec des voix et des percussions corporelles. Des artistes comme Bobby McFerrin, Björk ou Camille s’étaient déjà lancés dans cet exercice de style bien connu de Faada Freddy. « Au Sénégal, on appelle ça le anye. Comme les enfants n’ont pas d’instrument de musique, ils font de leur corps un instrument de musique. Ils tapent des pieds sur le sol [le stomp], utilisent aussi leur poitrine comme un tambour, une caisse de résonance. C’est une belle école de la vie, elle développe l’imagination et la créativité. » Une formule acoustique qu’il transpose en concert avec cinq choristes, dans une mise en scène sans artifices, mais d’une efficacité imparable…
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