L’association L’Art Gonds Tout organise deux manifestations dans le cadre de la 4e édition bellifontaine d' »A la rencontre de l’artiste » : , l’exposition des œuvres de cinq plasticiennes et la pièce de théâtre, Femmes influentes, femmes combattantes. Ces deux événements sont présentés ci-dessous.
Exposition Avec Ailes de 10h à 17 h
Les artistes de l’exposition éphémère ont choisi la force émancipatrice de l’art pour explorer les thématiques du corps, de la souffrance, de la représentation de soi …à travers la peinture, la sculpture, les installations et le théâtre.
Des plasticiennes des associations l’art Gonds Tout et PABE renforcées par la peintre Lee mettent en scène leur univers artistique dans une balade immersive intitulée « Avec Ailes ».
Les visiteurs et visiteuses seront accueilli-e-s à l’entrée de l’exposition par « Les gardiennes », installation des artistes Isabelle PIN et Garance VENNAT RAGOT.
« Tu me pulvérises, me submerges, m’humilies… et tu dis que tu m’aimes ! ». A ce leitmotiv des hommes violents répondra l’écho des femmes résistantes et combatives « Je suis la femme de ma vie » : Femme eau, femme bois, femme végétale, femme résiliente…Je m’aime telle que je suis.
A l’instar des « gardiennes » du roman féministe d’Ernest Pérochon, les statues d’Isabelle et de Garance mènent à leur manière un long combat pour imposer leur émancipation.
« Éclats de femmes » : Morceaux de vie, morceaux d’âme, morceaux de chair…femmes brisées qui sans cesse se reconstruisent pour dresser un rempart face à toutes les violences.
C’est en passant devant un amoncellement de mannequins usagés, démembrés…jetés, abandonnés par une grande enseigne de prêt à porter que Marie ALBA a trouvé son inspiration : Que signifiait un tel charnier de femmes en celluloïd sur lequel planait un regard indifférent ? Grâce au regard de l’artiste, ces simulacres du corps humain deviennent sujets de dénonciation et porteurs de messages.
Marie récupère des mannequins « femmes » en résine ou en fibre de verre mis au rebut, elle les redresse, les transforme, les sublime par les couleurs et ainsi leur donne l’âme qu’elles n’avaient jamais eu, exposées dans la vitrine d’un magasin.
« J’aime jouer avec les mélanges osés de couleurs et les symboles pour retranscrire mon ressenti et transmettre des messages à peine codés » déclare-t-elle.
Une démarche artistique à nouveau tournée vers la critique : Ces corps de femmes parfois désarticulés, déformés, chargés des stigmates d’une souffrance physique ou mentale, visent à dénoncer le sort réservé aux femmes dans notre société encore trop patriarcale.
Hélène Jacob portraitiste et coloriste sort de l’obscurité des artistes féminines qui jouèrent un rôle important dans le développement de l’art. Elle a choisi de présenter ici un ensemble de portraits en lien avec la peintre mexicaine Fridha Kahlo. « Pourquoi voudrais-je des pieds puisque j’ai des ailes pour voler ? » disait Frida, infirme comme on sait…
Le portrait de Frida Kahlo est accompagné d’un portrait multiple, expression de la sororité qui réunit trois femmes, Lucienne Bloch, photographe américaine, Chavela Vargas chanteuse mexicaine et Tina Modotti actrice italienne engagée. Elles, ses amies fidèles qui ont su lui donner des ailes (voir la première photo).
Le travail d’Hélène s’inscrit dans la suite de son projet, « 101 femmes », galerie de portraits de femmes trop souvent « invisibilisées » : Rendre aux femmes, plutôt qu’à on ne sait quel César ce qui leur revient de droit.
Chantal Nottrelet présente une œuvre de la série « Femmes dans tous ses états ». L’artiste est connue pour ses représentations féminines en terre cuite, en marbre ou en thermopierre. Elle expose ici une femme voluptueuse et aux formes généreuses, inspirée de la vénus de Willendorf devenue une icône de la femme mère universelle. La sculpture de Chantal surprend par ses formes pleines mais simplifiées jusqu’à l’épure.
L’artiste plasticienne Sandrine Zédame s’est emparée pour sa part de « La jeune fille à la perle », le tableau énigmatique et encore plus iconique de Johannes Vermeer. De Bansky qui l’a graffée sur un mur de Bristol où une alarme de sécurité fait office de boucle d’oreille à cet internaute qui lui donne le visage de la chanteuse féministe Beyonce, en passant par cette toile où elle se trouve assise à l’arrière d’une moto conduite par Vincent Van Gogh, elle ne laisse personne indifférent. Un anonyme a dernièrement posé un masque sur la jeune fille à la perle de Bansky, masque de protection ou muselière ?
Sandrine la décline en plusieurs tableaux, exprimant ainsi le diversité et l’universalisme du féminisme. Sous ses diverses incarnations picturales sa Mona Lisa du Nord au regard profond et mystérieux attire et hypnotise, nous invite à la réflexion : femme heureuse et libre ou femme triste et soumise ?
M. A.
A la MDAVC, Place Simon-Charles-François, Bellefontaine.
Renseignements : maison.asso@ville-bellefontaine.fr ; 05 96 3010 30 ; 06 96 20 41 55.
Théâtre : Femmes influentes, femmes combattantes à 18h.
Elles sont six, six femmes qui, de la révolution française à nos jours, ont défié les conventions sociales pour défendre la liberté et les droits humains menacés, bafoués et parfois inexistants. Ce combat intègre inexorablement le volet de l’égalité hommes-femmes et son évolution à travers deux siècles et demi.
D’olympe de Gouges à Benoîte Groult en passant par la Mulâtresse Solitude , Lumina Sophie , Harriet Tubman et Voltairine de Cleyre, force est de constater que la lutte pour la reconnaissance des droits tout particulièrement ceux des femmes remonte loin dans le temps et est quasiment la même quel que soit l’endroit du globe où elles se trouvent.
Au cours de ce spectacle sans à priori et sans pathos , ces femmes vont se raconter…exprimer avec force et détermination leur combat et aussi leur espoir de changement. Elles resteront fidèles à leur idéal jusqu’au bout et certaines le paieront de leur vie.
Mais ce combat ne peut avoir de véritable sens qu’à partir du moment où il est conjointement mené avec les hommes. Avancer ensemble !
Des hommes ont pris cette direction et avec leur ressenti, leurs mots et leur sensibilité ont voulu donner à la femme une place qu’elle n’avait jamais eu. En 1987 Thomas Sankara a, dans un discours poignant et à certains égards toujours d’actualité, dénoncé la situation aliénante de la femme Africaine et a préconisé des actions à mettre en place pour la libérer.
C’est en partie le message de cet homme qui se mêlera à celui des six femmes !
Texte et mise en scène Marie Alba
avec Marie Alba, Hélène Jacob, Agathe Nijean, Chantal Nottrelet, Lydia Rousseau, Evelyne Sotovia.
Technique Rachid Arab
Place Simon Charles-François, Bellefontaine.
M.A.