— Par Erick Valère —
Le mouvement familial n’est pas insensible au cri du personnel en souffrance des ex-assemblées régionale et départementale, regroupées au sein d’une seule collectivité dite CTM, et d’une assemblée unique délibérante.
Qu’il s’agisse des agents dont les contrats CDD sont susceptibles de ne pas être renouvelés, qu’il s’agisse de ceux qui sont en poste et assurent, sans moyens suffisants, les services nécessaires aux besoins de la population, nous considérons que ce sont des familles qui sont directement confrontées à la situation de crise que connaît depuis longtemps la société martiniquaise, avec les conséquences dramatiques qui peuvent en découler.
Spécialement, pour des pères et mères de famille, se retrouver au chômage, en raison d’une situation financière déplorable dont ils ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables, est vécu comme une catastrophe.
Rappelons que le taux de chômage en Martinique avoisine les 25%, touche à l’évidence les jeunes, mais handicape durablement à coup sûr les 45 ans et plus.
De plus, l’Insee vient de publier les statistiques afférentes au coût de la vie chez nous, qui soulignent le constat de vie chère singulièrement dans le secteur alimentaire, sans oublier le coût prohibitif du logement. A cela s’ajoute la tendance à la perte de dynamisme et de confiance en nous-mêmes du fait du vieillissement de la population…
Quand bien même l’actuelle majorité n’est pas coupable de cette déconfiture, et je plaide non coupable, elle est astreinte à une obligation de résultat. Il urge de ne pas mettre la charrue avant les boeufs ; il est indispensable de solliciter l’aide exceptionnelle de l’Etat pour réparer la politique de Colbert « Laisser faire laisser passer » de ces dernières années, et rééquilibrer les finances de la CTM.
L’Etat a laissé couler le navire sans gouvernail.
L’alternative aux suppressions d’emplois c’est la réinjection de moyens dans le budget de la CTM. Ce n’est qu’en cas de refus que les victimes des dommages collatéraux, nous Martiniquais, auront raison d’interpeller l’Etat qui, face au burn-out vécu par les familles, s’est beaucoup trop désengagé envers les collectivités locales. En attendant gardons-nous de payer pour les autres et faisons tout notre possible afin d’éviter le chaos. Tel est ma contribution aux débats.
Erick Valère