L'Observatoire des inégalités a publié de nouveaux seuils pour définir les catégories riche, aisée, moyenne, populaire et pauvre.
Qui est pauvre en France? A partir de quel montant de revenu appartient on à la classe moyenne? Où se situe la limite des riches? Telles sont les questions auxquelles l’Observatoire des inégalités a tenté de répondre en analysant des données de l’Insee publiées en 2011. Son objectif était de délimiter des frontières de niveaux de vie entre les ménages pour faire apparaître cinq couches sociales différentes: les riches, les classes aisées, moyennes, populaires et les pauvres. Repertoriés dans un tableau publié début avril, ces chiffres correspondent aux déclarations d’impôts auxquelles l’insitut des statistiques a retiré les impôts directs payés et les prestations reçues.
«On ne cesse de parler des classes aisées, moyennes ou populaires, mais où sont les limites entre ces catégories?, s’interroge Louis Maurin, directeur de l’Observatoire, contacté par Le Figaro. Pour le savoir, on a repris la catégorisation du Credoc en actualisant les données, explique le sociologue. Les bornes utilisées sont subjectives et sont donc critiquables, mais au moins on essaie de sortir de cette épais brouillard autour des catégories sociales». Seul inconvénient de ce découpage: il ne prend pas en compte le coût du logement, du transport, ou de l’énergie, qui varient fortement en fonction du lieu d’habitation.
En se basant sur le travail de l’Observatoire, Le Figaro a édité ce graphique qui permet de vous situer par rapport au reste des Français: dans un premier temps, identifiez la ligne verticale correspondant à votre situation familiale (célibataire sans enfant, couple avec un enfant, etc). Puis, repérez le revenu total de votre ménage sur les courbes pour découvrir à quelle zone colorée vous appartenez (classe aisée, classe moyenne, etc).
• Les 30% les plus pauvres
Qui est pauvre en France? L’Observatoire des inégalités a choisi d’établir le seuil de pauvreté à 50% du revenu médian*, et non à 60% comme le fait l’Insee. «Nous estimons qu’un seuil plus élevé à 60% mélange des catégories qui sont beaucoup trop différentes, commente Louis Maurin. On doit distinguer les pauvres des couches modestes», insiste-t-il. Ainsi, une personne seule est considérée comme pauvre si elle vit avec moins de 729 euros pas mois. Pour un couple sans enfant, les revenus se situent en-dessous de 1423 euros et 1921 euros avec deux enfants. Ceux qui appartiennent à la catégorie populaire perçoivent au plus 1183 euros pour une personne seule, 2251 euros pour un couple sans enfant et 3100 euros pour un couple avec deux enfants.
Ces deux catégories forment les 30% les plus pauvres. Une proportion relativement proche du sentiment d’appartenance des Français puisqu’une étude du Credoc montre que 27% des Français s’identifient à cet ensemble: 21% disent appartenir aux classes populaires et 6% déclarent être défavorisées.
• Les 50% de la classe moyenne
Il n’existe pas de définition officielle des classes moyennes. Pour l’Observatoire des inégalités, cet ensemble hétérogène se situe entre les 30 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches. Les classes moyennes forment donc un noyau intermédiaire de 50 % de la population. C’est-à-dire de 1183 à 2177 euros mensuels pour un célibataire, de 2251 à 4280 euros pour un couple sans enfant et de 3122 à 5567 euros pour un couple avec deux enfants. Toujours selon la même étude du Credoc, une grande majorité des Français (66%) disent appartenir à cette catégorie. Un chiffre bien plus élevé que la réalité. Cette propention à vouloir y appartenir s’explique par une certaine «réticence à s’afficher en marge de la norme» ou «comme faisant partie des privilégiés», écrit le chercheur Régis Bigot.
• Les 20% les plus aisés
Les personnes appartenant à la classe aisée se situent parmi les 20 % les plus riches. Elles affichent un niveau de vie supérieur à 2177 euros mensuels pour un célibataire, 4280 euros pour un couple sans enfants et 5567 euros pour un couple avec deux enfants. Appartenir à la population riche, c’est toucher le double du revenu médian. Une personne seule appartient aux 10% les plus riches quand elle perçoit plus de 2917 euros pas mois. Même chose pour un couple avec trois enfants quand il touche 7535 euros.
Cette limite reste aussi subjective que celle du seuil de pauvreté. D’un côté, on peut estimer que ces niveaux de revenus sont bien éloignés des montants perçus par les patrons des très grandes entreprises mais de l’autre, ils sont bien plus élevés que ce que perçoit l’ensemble de la population. Ces deux dernières catagories correspondent aux 20% les plus riches. En France, on refuse souvent d’être intégré parmi les couches «aisées» et encore moins à celle des «riches»: moins de 5 % de la population estime appartenir à ces deux catégories.
*Salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l’autre moitié gagne plus, selon l’Insee.
http://www.lefigaro.fr/social/2014/04/16/09010-20140416ARTFIG00110-tes-vous-riche-pauvre-ou-appartenez-vous-a-la-classe-moyenne.php
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