Les Noirs ont 2,5 fois plus de risque d’être tués par la policeque les Blancs aux États-Unis, selon une nouvelle étude publiée lundi alors que la lutte contre les violences policières et les discriminations raciales est l’un des sujets de société les plus brûlants du pays. Les morts de plusieurs personnes noires (Michael Brown, Charleena Lyles, Tamir Rice, Stephon Clark…) aux mains de la police ont été très médiatisées ces dernières années, donnant notamment naissance au mouvement «Black Lives Matter» («La vie des Noirs compte»).
Mais à cause d’un manque de statistiques officielles, il n’était pas possible d’établir des données suffisantes pour étudier la question. Cette nouvelle étude se base sur les chiffres compilés par Fatal Encounters, un consortium de journalistes, et ceux du National Vital Statistics System, qui collecte annuellement toutes les données sur la mortalité aux Etats-Unis.
Les hommes noirs constituent la population la plus à risque, les chercheurs estimant que 1 sur 1.000 d’entre eux mourra à cause de violences policières. «Ces chiffres sont élevés. Vous avez plus de chance d’être tué par la police que de gagner de l’argent avec des jeux à gratter», explique à l’AFP Frank Edwards, de l’université Rutgers, principal auteur de cette étude publiée dans les Compte-rendus de l’Académie nationale des sciences américaine (PNAS).
Les hommes noirs ont 2,5 fois plus de risque d’être tués par la police que les blancs . Chez les femmes, ce taux est de 1,4. Les Amérindiens ont approximativement 1,5 fois plus de chance d’être tués par les forces de l’ordre que les Blancs (1,6 fois plus pour les Amérindiennes).
La probabilité pour les hommes d’origine hispanique est 1,4 fois plus grande. En revanche, les femmes hispaniques ont légèrement moins de chance d’être tuées par des policiers que les blanches. Les personnes originaires d’Asie et d’Océanie présentent le risque le plus faible.
«Il existe beaucoup de preuves que la police est une menace à la santé publique aux Etats-Unis», juge Frank Edwards. Les policiers «sont plus violents dans les communautés de couleur que dans les communautés blanches». Chez les jeunes, les chiffres sont encore plus importants: les morts de 1,5% des Noirs entre 20 et 24 ans sont causées par la police, une des causes de mortalité principales pour cette catégorie démographique, après le cancer.
Source : LeFigaro.fr