— Par Marie Le Douaran —
Un homme noir a été abattu par un policier mardi. Derrière certaines affaires médiatisées, de nombreuses autres se cachent sans qu’aucun fichier national ne les recense officiellement.
Walter Scott a été abattu mardi de plusieurs balles dans le dos par un policier en Caroline du Sud. Début mars, un SDF était tué par un policier à Los Angeles. En novembre dernier, Tamir Rice, 12 ans, mourait d’une balle tirée par un officier de police à Cleveland. En juillet, Eric Garner a succombé après avoir été étranglé par un policier lors de son arrestation, à New York. Ces morts, causées par les forces de police américaines, ont un point commun: elles ont été filmées par des passants et diffusées sur Internet. Autrement dit, dans le monde entier.
La vidéo n’est pas le seul canal de médiatisation des affaires de brutalité policière: un lieu symbolique comme Ferguson -où Michael Brown, un Noir, a été tué par un policier blanc en août 2014-, l’absence de poursuite contre les policiers comme dans les affaires Brown et Garner, la mobilisation sur les réseaux sociaux, le fait que les victimes soient noires et les policiers blancs…
La partie émergée de l’iceberg médiatique
Ce week-end, un autre Noir, Justus Howel, 17 ans, a été tué de deux balles dans le dos par un policier, à Chicago. Il aurait été interpellé alors qu’il tentait de voler une arme à feu, mais sa famille dément cette version, rapporte l’agence Reuters. Cette affaire a connu moins de retentissement que celle de Walter Scott, et elle est loin d’être la seule.
>> Lire aussi: Noirs contre Blancs, les chiffres de la discrimination aux Etats-Unis
Une simple recherche sur Internet permet de faire remonter de nombreux autres noms, moins connus. En août dernier, le magazine Mother Jones recensait « quatre Noirs non-armés tués par la police » sur une période d’un mois: Eric Garner, mais aussi John Crawford, Ezell Ford et Dante Parker. Le blog Gawker dresse une liste non-exhaustive de personnes de couleur non-armées tuées par la police entre 1999 et 2014. 76 noms y figurent.
De son côté, le FBI dénombre 2003 « homicides justifiables par armes, dans le cadre de l’application de la loi contre des criminels », sur la période 2008-2012. Aucune précision n’est donnée sur la couleur de peau des victimes, ni sur la portée exacte du terme « justifiable ».
En savoir plus sur L’Express