— Par AFP —
A l’approche de la Cop 21, 24 militants écologistes ont été placés en résidence surveillée au nom de l’état d’urgence. Après les interdictions de manifester, les mesures sécuritaires faisant suite aux attentats du 13 novembre touchent toujours plus le mouvement social et écologiste.
Les autorités ont assigné à résidence 24 militants écologistes pour les empêcher d’aller manifester dans la capitale. L’avocate de ces militants dénonce une « atteinte au droit de manifester » et « un détournement de l’état d’urgence ». Elle entend former un recours au tribunal administratif. « Ces différentes mesures d’assignations à résidence », 24 au total, « reposent sur des dossiers solidement étayés, et sont évidemment susceptibles de recours devant la justice. L’état d’urgence n’est pas la négation de l’Etat de droit », a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur. Jeudi, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) avait déjà dénoncé une assignation à résidence visant Joël Domenjoud, membre de l’équipe juridique de la Coalition climat, qui regroupe des organisations de la société civile.
Rétablis avant les attentats, les contrôles aux frontières seront assurés par 8 000 membres des forces de l’ordre, alors que 2 800 fonctionnaires supplémentaires seront déployés sur le site même de la COP21, au Bourget (Seine-saint-Denis). Dimanche et lundi, « 6 300 policiers, gendarmes et gardes mobiles » assureront, quant à eux, la sécurisation des rues de la capitale. Lire à ce sujet : Le gouvernement sort le grand jeu à Paris et autour du Bourget pour blinder la COP21
Bernard Cazeneuve a également encouragé les préfets à « interdire les manifestations sur l’ensemble du territoire ». Dans le viseur du ministre de l’Intérieur, des centaines de militants écologistes qui avaient prévu, entre autres, de se rassembler sur le plateau de Saclay, dans l’Essonne et qui ont été interdit d’accès à la zone. Les contrôles aux frontières sont également renforcés, dans le but, selon le ministre, de « permettre, dans le cadre à la fois de l’organisation de la COP21, mais aussi du niveau de menace terroriste très élevé auquel nous sommes confrontés, de conforter la sécurité des Français et de procéder aux interpellations qui sont nécessaires ». Près de 1.000 personnes ont été empêchées d’entrer sur le territoire français. La mobilisation policière est sans précédent. « 120 000 policiers, gendarmes et militaires » sont engagés « sur tout le territoire », dont 11 000 spécifiquement mobilisés pour la COP21 a annoncé le ministre de l’Intérieur.
EELV dénonce également les risques d’amende pour manifestation et les perquisitions musclées chez des maraîchers bio… « Les écologistes s’inquiètent de la multiplication des mesures attentatoires à nos libertés fondamentales et qui visent particulièrement le mouvement associatif et les écologistes à l’approche de la Conférence internationale sur le climat (COP21). »