— Par Florent Grabin Pour l’association P.U.M.A. —
La Martinique est une île qui depuis sa formation (30 milliards d’années), continue sa mutation naturelle. Dans cette évolution, nous avons celle de la Baie de Fort-de-France qui est issue d’un effondrement particulièrement actif datant de 10 à 14 milliards d’années.
C’est continuellement que cette transformation s’opère et nous pouvons observer que la mer, inexorablement, poursuit la désagrégation de nos côtes. Selon différents experts, ce façonnage naturel est de plus en plus bouleversé par le comportement de l’Homme.
Avec le réchauffement climatique, nous assistons, impuissants, à des aléas météorologiques de plus en plus ravageurs ; les cyclones donnant des marées de tempêtes de plus de 10 mètres de haut, sans occulter l’élévation du niveau de la mer. Pour pallier cette dernière, certains pays ont commencé à prendre des mesures en construisant des digues destinées à faire obstacle aux eaux, soit pour protéger les côtes de l’érosion marine et les terrains bas de l’envahissement par la mer, soit pour régulariser un cours d’eau et protéger ses rives.
La France se trouve dans les cinq continents, avec de nombreuses îles, dont certaines sont déjà plus impactées que nous par la montée des eaux de la mer. Il y a donc un énorme travail à réaliser pour la protection de cette niche écologique, générant des milliers d’emplois pour la gestion du réaménagement de nos îles. À charge pour nous de mener la réflexion pour faire face à cette nouvelle donne environnementale.
Analysons cette élévation du niveau de la mer dans la baie de Fort-de-France
Selon les prévisions, nous aurons une montée de son niveau de 50 cm à plus de 1 mètre, dans les 20 ans à venir ; et, ce sont les 25 communes du littoral qui seront impactées dans leur partie basse. Nous considérons qu’il nous faudra en prévoir les conséquences dans la zone côtière de la Baie de Fort-de-France qui héberge tout le secteur économique de la Martinique. Afin d’anticiper sur les travaux à mettre en oeuvre pour protéger cette zone, nous demandons à l’État de lancer les études d’impact et de faisabilité pour une telle opération.
Sans vouloir faire de catastro-phisme, si rien n’est fait, à terme, nous perdrons toutes les infrastructures qui font vivre la Martinique, à savoir : la zone touristique des Trois-Ilets, l’aéroport, le port, les zones industrielles de la plaine du Lamentin, toute la partie basse de Fort-de-France, la Cité Dillon, l’Usine EDF, ainsi que tous les services régaliens de l’État, etc..
Nous P.U.M.A, proposons de fermer la baie de Fort-de-France en érigeant une digue dont le tracé d’implantation sera soumis aux calculs de nos ingénieurs. Ainsi, nos hydrologues seraient chargés de nous guider pour l’écoulement des eaux du bassin-versant et pour le transfert entre le niveau zéro actuel et la nouvelle côte de la mer se trouvant derrière cette digue.
Avec cette opération, l’État devrait procéder au curage de nos embouchures de rivière, au re-profilage de leurs bassins et à d’autres opérations d’aménagement. Nos décideurs ne seront pas en reste, car ils devraient organiser les débats pour permettre à la population de comprendre l’importance d’une telle opération. Ne rien faire consisterait à mettre en péril les vies et les biens de tout ce secteur pour nous et les générations futures.
Cette opération de mise à niveau de nos installations sera Pour Une Martinique Autrement, un apport technologique considérable à la présence française dans les cinq continents.
Florent Grabin Pour l’association P.U.M.A.