— Avec l’envoyée spéciale de RFI à Barcelone, Véronique Gaymard —
En Espagne, une semaine après le référendum d’autodétermination de la Catalogne, le fossé continue, semble-t-il, de se creuser entre les pros et les anti-indépendance. Les fractures s’expriment de plus en plus ouvertement, ce dimanche 8 octobre, à Barcelone, la capitale catalane, où ce sont les anti-indépendantistes qui sont dans la rue.
Une immense foule rouge et or, les couleurs du drapeau espagnol, défile ce dimanche 8 octobre 2017, dans les rues de Barcelone.
Dès 11 heures, ce matin, la place Urquinaona, au centre de Barcelone, était bondée, avec des milliers de personnes brandissant le drapeau espagnol et scandant des slogans : « Vive l’Espagne ! La Catalogne, c’est l’Espagne ! Je suis Espagnol. Nous ne sommes pas fascistes, nous sommes Espagnols. Nous sommes la majorité silencieuse, nous sommes les autres : nous sommes la ma-jo-ri-té ! ».
Une façon de délégitimer les résultats du référendum illégal du 1er octobre, qui, selon le gouvernement catalan, fait apparaître une majorité écrasante pour l’indépendance.
Les manifestants scandent aussi « Puigdemont, en prison ! », en référence au chef du gouvernement catalan qui doit s’exprimer mardi après-midi 10 octobre, devant le Parlement catalan, et qui pourrait annoncer une déclaration unilatérale d’indépendance.
Des manifestants de toute l’Espagne
Dans la foule, beaucoup revendiquent le fait d’être Catalans et Espagnols, et de s’être vu confisquer la parole par les autorités catalanes. Cette fois, ils sortent dans la rue pour s’exprimer librement, disent-ils.
Les manifestants viennent de partout : beaucoup de Catalogne, mais des cars ont aussi été mobilisés depuis plusieurs villes d’Espagne. Certains sont arrivés tôt ce dimanche matin, même de Madrid.
Il faut préciser que des partis politiques, comme le Parti socialiste de Catalogne, le Parti populaire et Ciudadanos ont appelé leurs partisans à se joindre au mouvement.
Selon la Société Civile Catalane , qui appelait la majorité silencieuse à faire entendre sa voix contre l’indépendance, avec ce mot d’ordre : « Ca suffit, il faut retrouver le bon sens », près d’un million de personnes sont descendues dans les rues pour dire « non » à l’indépendance, contre 350 000 selon la police municipale.