— Par Yves Untel Pastel, ethnologue, poète, auteur-compositeur. —
Sur nos terres brisées aux mille souffrances
Abreuvés de rancœurs, en mal d’espérance
Nous voilà tous convoqués, noirs békés et sang-mêlé
Au chevet d’une mémoire en nécrose purulente
Nous voilà aux abois d’une réconciliation hâtive
Rêvant d’une nation arc-en-ciel guérie de son passé
Mais n’allons pas, à pas pressés, absoudre le grand mal
Sans bien sonder les cœurs après les outrages de l’orage
Il n’y aura pas de réconciliation de complaisance
Il n’y aura pas de réconciliation vaine et au rabais
.Tout compte fait le temps prendra le temps qu’il faut
Mais les comptes seront établis sans raconter de conte
Tout ce qui fut fait amplement de méfaits en forfaits
Sera maille après maille défait et refait en bienfait
Car, à la table de la fraternité réelle on ne va pas à reculons
Chacun préservant ses pions et ses billes pour la resquille
Nul ne viendra sous masque espérant à bon prix faire la belle
Les cartes seront sur table jetées sans aucune main sous la table
Et tant que l’un vicieux tentera de se jouer de l’autre
Les cartes seront rebattues à l’infini jusqu’à pleine équité
Car s’il faut encore tricher quand on prétend se guérir ensemble
S’il faut encore tricher agaçant les cicatrices toujours béantes
C’est qu’on n’a point compris qu’un mauvais pansement
Même habilement contrefait ne referme jamais une vraie plaie
Il n’y aura pas de réconciliation de complaisance
Il n’y aura pas de réconciliation vaine et au rabais
Yves UNTEL PASTEL
Ethnologue, poète, auteur-compositeur.