« Escape », Shuck One à la Fondation Clément

escape_shuck_oneExposition individuelle
19 septembre – 26 octobre 2014
9h-18h, entrée libre
Habitation Clément, Case à Léo
Dès son installation à Paris en 1984, Shuck One plonge dans le mouvement hip-hop qui émerge alors en France. En 1986, il se tourne vers sa composante la plus plastique. Murs et artères souterraines deviennent son principal support d’expression et l’imposent comme une figure majeure du graffiti français. Subversives, en marge des codes artistiques mais au cœur de la société et exploitant toutes les ressources de la bombe aérosol, ses performances urbaines annoncent un langage pictural profondément personnel qui commence à prendre forme dans les années 90. Ce langage, essentiellement développé sur toile, reste résolument en prise avec des réalités humaines et sociales, comme l’identité afro-caribéenne et les maux d’une France multiculturelle, qui sont au centre de la réflexion de Shuck One et des œuvres présentée dans cette exposition.
Puisant aux sources d’une histoire personnelle et collective, cette réflexion sur les migrations s’impose à l’artiste comme une exploration de son héritage. Le titre Escape et les œuvres, qui mêlent couleurs et bichromie, permettent un dépassement de soi et de l’histoire au profit de l’expression artistique, d’une mémoire vive, d’un regard contemporain et de la nécessité de dépasser le chemin accompli pour échapper au système d’exclusion et à l’enfermement.
Soirée – rencontre
Mercredi 17 septembre à 19h, dialogue entre l’artiste et Fabrice Théodose, journaliste culturel.

Dimanche – découverte
12 octobre à 10h, avec Ernest Breleur
L’entrée aux activités de la Fondation Clément est gratuite.

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Shuck One / Diaspora citadine 1/ Aérosol, Glycéro et marker sur papier / 60 x 84 cm / 2008 / © Seka

SHUCK ONE
Né à Pointe-à-Pitre en 1970. Vit et travaille à Paris.
Représentant de la première génération de graffeurs français, Shuck One s’empare dès 1986 des murs et des artères souterraines de la capitale. Son nom est alors omniprésent sur les lignes 2, 9 et13, des lignes stratégiques du métro parisien, qui lui valent rapidement le titre de king of subway, mais ouvrent aussi bientôt à la découverte d’un univers artistique plus vaste et plus personnel. En 1990, il fonde l’association Basalt, collectif de graffeurs parisiens dont la puissance créative et le dynamisme marquent la décennie : sous le regard de la ville entière, l’expression murale gagne ses lettres de noblesse. Dès 1991, cette créativité nouvelle est largement saluée lors de l’exposition 10 ans de Graffiti Art au Palais de Chaillot, qui réunit les grands noms du graffiti français et américain. Jusqu’en 1995, Basalt assurera le rayonnement d’une identité proprement française à travers de nombreuses collaborations et manifestations en France et en Europe.

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Au début des années 90, sans renoncer au mur, Shuck commence à privilégier la toile. Les contours de ses lettrages tendent alors à se fissurer et à se dissoudre au profit du développement d’une abstraction profondément singulière. Enfin offerte à la pérennité de la toile, ses oeuvres entrent très vite dans les collections publiques et privées. Alors qu’elle explore d’autres supports que l’espace urbain, la peinture de Shuck One n’en reste pas moins en prise avec des préoccupations d’abord humaines et sociales. Tout en mettant l’individualité de l’artiste au centre de son geste artistique, son travail vise, au-delà de toute frontière, à l’émancipation sociale et culturelle de l’individu.
Julia Delhomme