Le Bangladesh est actuellement le théâtre de sa pire épidémie de dengue jamais enregistrée, suscitant un cri d’alarme tant au niveau national qu’international. Depuis le début de l’année 2023, cette maladie, transmise par les moustiques, a déjà fait plus de 1 000 victimes dans le pays, dont 112 enfants de moins de 15 ans, y compris des nourrissons. Ces chiffres sont effrayants, d’autant plus qu’ils dépassent le nombre de décès cumulés depuis 2000, année où le Bangladesh a enregistré sa première épidémie de dengue. Be-Nazir Ahmed, ancien directeur des services de Santé, qualifie cette situation d’événement sanitaire majeur, non seulement pour le Bangladesh mais aussi pour le monde entier.
Les conditions climatiques semblent être le principal facteur contributif à cette épidémie dévastatrice. Des précipitations irrégulières et des températures plus élevées pendant la mousson annuelle ont créé un environnement propice à la reproduction des moustiques, vecteurs de la dengue. En septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que de telles épidémies étaient comme des « canaris dans la mine de charbon de la crise climatique », soulignant les risques croissants associés au changement climatique.
La dengue est une maladie endémique dans les zones tropicales, provoquant des fièvres intenses, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des douleurs musculaires et, dans les cas les plus graves, des saignements potentiellement mortels. Cette année, des enfants en bas âge ont également été touchés par cette maladie dévastatrice. Le nombre de décès en 2023 dépasse largement le précédent record de 2022, qui comptait 281 décès.
Le Bangladesh est désormais aux prises avec une crise sanitaire majeure qui exerce une pression énorme sur son système de santé déjà fragile. Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’OMS, a exprimé sa préoccupation quant à la capacité du pays à faire face à cette épidémie. Le réchauffement climatique aggrave la propagation de la dengue et d’autres maladies transmises par les moustiques, ce qui nécessite une solidarité mondiale pour atténuer les effets de ces épidémies.
Bien que la mousson ait traditionnellement été la période la plus propice à la propagation de la dengue au Bangladesh, ces dernières années, les hôpitaux du pays ont commencé à accueillir des patients atteints de cette maladie pendant les mois d’hiver. Les principaux hôpitaux de la capitale, Dacca, sont actuellement débordés de patients traités sous des moustiquaires, sous le regard inquiet de leurs proches.
Le virus de la dengue est devenu endémique au Bangladesh, ce qui signifie que le pays connaît une tendance à l’aggravation des épidémies depuis le début du siècle. La majorité des cas sont enregistrés pendant la mousson, de juillet à septembre, lorsque le pays connaît la plupart de ses précipitations annuelles, ainsi que des inondations et des glissements de terrain occasionnels.
Cependant, il est de plus en plus inquiétant de constater que les épidémies de dengue se produisent désormais également pendant les mois d’hiver, ce qui met davantage de pression sur le système de santé déjà débordé du Bangladesh.
Les experts soulignent qu’une combinaison de facteurs, notamment le changement climatique et le phénomène cyclique El Niño, a contribué à l’apparition de graves épidémies de dengue dans plusieurs régions du monde, notamment le Bangladesh et l’Amérique du Sud. Face à cette situation critique, il est impératif de prendre des mesures globales pour atténuer les effets dévastateurs de la dengue et d’autres maladies transmises par les moustiques, tout en s’attaquant aux causes sous-jacentes, telles que le changement climatique, qui amplifient ces épidémies.
M’A