Épandage aérien : le jugement du Tribunal administratif

 

par Jacky Dahomay

. Je vous communique en pièce jointe le jugement du Tribunal administratif  du 10 décembre dernier.
J’en profite pour vous rappeler la date de la réunion du collectif prévue le jeudi 13 décembre à 19h à la Casa del tango. La présence de tous est indispensable.  Il s’agira, ensemble, de faire le bilan de longs mois de lutte et d’en tirer les conclusions. Chacun d’entre nous, bien sûr, a son idée mais il s’agira de produire un texte collectif.
Rappelons que notre combat n’était dirigé ni contre la banane ni contre des planteurs mais contre des pratiques culturales, dont l’épandage aérien de pesticides, nuisibles à l’environnement et à la santé des Guadeloupéens. Ce qui est scandaleux, c’est qu’après la catastrophe écologique de la chlordécone, ni l’Etat ni la majorité des politiques n’avaient pensé à une réorientation de la culture de la  banane. De longues pratiques administratives, politiques, économiques, sans doute issues de l’univers « plantationnaire » du passé, ont toujours fait  fi des préoccupations telles que les nôtres. C’est donc une première en Guadeloupe que des associations de la société civile, par  leurs revendications et par leurs luttes, dans le respect des formes  démocratiques, arrivent à faire admettre qu’il y a des limites à de telles pratiques, fussent-elles issues d’une longue tradition. C’est sans doute ce que le Tribunal administratif, dans le jugement rendu, a voulu  affirmer avec l’autorité du droit. Si victoire donc il y a, elle n’est pas seulement celle de nos associations, mais celle  de l’ensemble  du peuple guadeloupéen. Telle doit être notre modestie.
Je dois avouer que j’ai été heureux de travailler avec des associations et des personnes que je ne  connaissais pas. La même chose m’est arrivée dans le cadre du travail accompli dans le cadre du projet guadeloupéen de société. Comme si je découvrais qu’en dehors de militants syndicaux et politiques connus, il y a chez nous  des personnes, quelles que soient leurs origines, qui  possèdent des qualités humaines et citoyennes très hautes. Il ne  faut donc pas  désespérer de la Guadeloupe (désespoir qui m’envahit souvent,  je dois le reconnaître).
Notre lutte n’aurait donc pas pu aboutir sans la participation constante et pertinente de représentants d’associations diverses, comme Germain Cantal et  sa fille  de l’Iretra et de bien  d’autres (mais je ne peux pas citer tout le monde), sans le travail  scientifique approfondi accompli par Béatrice Ibene et Jean-Marie  Abillon aidés  du Dr Frederique Sarazin ; Il  faut aussi rendre hommage aux quatre associations : Sos environnement, Amazon, Asfa et Iretra car  ce sont les seules qui, malgré leurs moyens financiers  limités, sont allées jusqu’au procès. Nous saluons aussi le  travail  accompli par notre avocat, Ary Durimel. Merci à tous ceux qui ont signé avec nous l’appel à la mobilisation, associations en majorité mais  aussi certains élus et certains groupes politiques comme le Cipa, le Pcg et Combat ouvrier dont la représentante, Lita, a été très active.
Enfin, si Jean-Marie Abillon et moi sommes moins jeunes, car retraités, nous devons reconnaître que la Guadeloupe a des possibilités avec les plus jeunes. Nous saluons la participation active et pertinente de  jeunes comme Claude Edmond et Didier Jeanne de l’Institut Nainsouta et de Béatrice Ibéné.
Nous saluons particulièrement le travail  accompli par Béatrice. Elle n’appréciera pas  sans doute d’être  ainsi mise en valeur. Mais tant pis. Elle a été le potomitan de notre collectif et la défense qu’elle a assurée le jour du procès a marqué tous ceux qui étaient  présents, même nos adversaires. Béatrice Ibéné est une femme doubout, un peu djok, comme dirait ma mère (je n’ai jamais compris tout à fait ce que celle-ci  entendait pas là ; sans doute quelqu’un qui a beaucoup de caractère), mais c’est avec une certaine émotion que je constate qu’avec elle, la relève est assurée.
Enfin, quels que soient la détermination et le travail  assumés par les militants de nos associations, notre lutte n’aurait pas abouti sans le soutien de la grande majorité de l’opinion publique  guadeloupéenne. Merci donc à tous ceux qui   nous ont soutenus, notamment lors de distributions de tracs. En ce sens, à travers nous, c’est l’opinion guadeloupéenne qui a triomphé.
Le Café-débat social club de la Casa del tango est très honorée d’avoir  accueilli tous ces militants actifs de la défense de l’intérêt général  de la Guadeloupe. Qu’ils reçoivent  ici nos remerciements et nos félicitations.

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