“Entropical”
Sous nos entropiques, hélas, en butte au cancer,
rêve de paradis mué en cauchemar d’enfer,
mon île se délite et retourne poussière
au gré des attaques incessantes du temps…
Sous l’effet du réchauffement de l’atmosphère
son rivage est rongé peu à peu par la mer…
Sable abrasif issu d’un lointain continent
embrumant l’horizon, apporté par les vents…
Algues mortes échouées, empuantissant l’air…
Pesticides empoisonnant ses sols et rivières…
Sous ces coups de butoir d’une entropie funeste
futur n’est qu’un retour au chaos progressif
aussi inéluctable que l’éloignement
des galaxies depuis l’aube de l’univers !
Et quand l’homme lui-même, à l’ère anthropocène,
de cette ruine se fait le metteur en scène,
accélérant encore ainsi le mouvement,
que pouvons-nous y faire, en est-il même temps ?
Don Quichotte, jadis, ne fut-il pas vaincu
par des moulins à vent ayant l’air de géants
et malgré son sang chaud, n’y pensa plus vraiment…
Que pourrait aujourd’hui sa folie nécessaire
contre antennes 5G et giga-éoliennes ?
Bien trop “piqué”, trop fantasque, trop picaresque !
Que de vertus en trop pour un pauvre héros
qui face à l’entropie trop y cale, bien trop !
(Mauvais) État des lieux…
Comment avoir encore un peu le cœur à rire
dans un monde où toujours il faut s’attendre au pire
et chaque matin, ouvrant les yeux au réveil,
se réjouir de voir se lever le soleil ?
Comment pourrait-on croire à leurs belles promesses
quand la politique n’est plus qu’une kermesse ?
Chaque luciole n’éclairant rien que ses fesses,
Paris ne vaut-il pas certes mieux qu’une messe ?
Puisque les jours, hélas, se suivent et se ressemblent,
rien ne change et même ça va de mal en pis,
les gens aigris, sans espoir en l’avenir gris,
lors ont de plus en plus de mal à vivre ensemble !
Nous ne sommes pas faits pour ces mégalopoles !
Trop de promiscuité rend l’humanité folle…
Si l’union fait la force, pour être efficace,
comme les animaux, l’homme a besoin d’espace !
Patrick Mathelié-Guinlet