12, 13, 14, 15 octobre 2017 au T.A.C.
D’après Une tempête d’Aimé Césaire et La tempête de William Shakespeare
La pièce
Exilé sur une île exotique, Prospero exerce son pouvoir d’esclavagiste avec tyrannie. Lorsqu’il apprend que ses ex-ennemis passent au large de son île, il contraint magiquement Ariel, un esprit de l’air, à susciter une tempête pour se venger. Après avoir marié sa fille au fils de son ancien ennemi, Prospero libère Ariel, renonce à toute magie sans oublier de punir Caliban, esclave noir et indigène de l’île, fils de sorcière et indécrottable rebelle malfaisant. Voici le thème exposé par William Shakespeare.
Si Aimé Césaire raconte la même histoire que le dramaturge anglais, il choisit le point de vue de l’indigène dépossédé de son île, Caliban. Par l’intermédiaire de son personnage, l’auteur démontre comment le pouvoir colonial calomnie, entrave et dissout peu à peu les identités culturelles.
Nelly Quette (auteur – metteur en scène) confronte La Tempête de Shakespeare à Une Tempête d’Aimé Césaire pour dénoncer l’intolérance, le racisme et les discriminations
nés du colonialisme parallèlement à la mondialisation et à l’uniformisation culturelle de notre époque.
Avec les comédiens – Pierre Ficheux, Frédéric Kontogom, Lisa Labbé, Premyslaw Lisiecki et Sofia Lopez Cruz – la compagnie Mystère Bouffe reste fidèle à la Commedia dell’arte : changement à vue des costumes et des masques, décor dépouillé, pantomimes, combats, chants et musiques.
La Presse en parle :
Le Parisien
Nelly Quette, l’auteur et metteur en scène, a choisi de rapprocher deux textes séparés par plusieurs siècles pour parler du racisme : celui de Shakespeare et celui d’Aimé Césaire. En confrontant ces deux « tempêtes », elle propose une réflexion sur le colonialisme et la décolonisation, sur les rapports de domination entre l’Occident et l’Afrique. « L’œuvre fait se rencontrer le racisme de l’époque de Shakespeare
et celui du contemporain Césaire, explique Nelly Quette. De cette confrontation naît un constat : ce racisme est toujours d’actualité, mais il est déplacé ». Fidèles à la base Commedia dell’arte de la compagnie, les cinq acteurs sur scène portent des masques tout en évoluant dans un décor des années 1930.
Seine-Saint-Denis
Les deux « tempêtes » en question sont celle de Shakespeare et celle, beaucoup plus contemporaine d’Aimé Césaire, la confrontation des deux se voulant une réflexion sur le colonialisme et la décolonisation, sur les rapports de domination entre l’Occident et l’Afrique. De cette confrontation naît un constat : ce racisme est toujours d’actualité, mais il s’est déplacé. Comme toutes les pièces créées par la
compagnie du Mystère Bouffe Entre deux tempêtes se veut d’abord un théâtre populaire, parlant au plus grand nombre, soulevant des questions d’actualité.
La troupe du Mystère Bouffe nous offre un théâtre pouplaire, « un aqueduc »… une île… entre la vision de La tempête de Shakespeare et la projection dans l’œuvre d’Aimé Césaire Une tempête avec le truchement de la Commedia dell’arte, le chant, la danse, la musique et ce jeux masqué.
Télérama
Un montage original de deux Tempête, l’une écrite par William Shakespeare, l’autre par Aimé Césaire, cette dernière étant une version anticolonialiste de celle du grand Will, où Prospero est un esclavagiste blanc, Caliban, un esclave noir et Ariel, un mulâtre. Dans une ambiance évoquant l’Expo coloniale des années 30, les comédiens sont aux prises avec ces deux textes et leurs propres contradictions. Tous les
changements de costumes et de masques se font à vue. Les prologues, les intermèdes et le final sont chantés, sur une musique à la fois ethnique et urbaine.
Les Trois coups
Coupé, coulé !
Ballottée entre deux œuvres, une troupe engloutit beaucoup d’énergie dans un texte en perdition.
Quand Bourvil assiste à l’explosion en quatre lambeaux de sa 2 CV percutée par Louis de Funès au début du Corniaud, il s’exclame : « Elle va marcher beaucoup moins bien maintenant ! ». Souvent, je pense à cette phrase devant l’obstination de certains metteurs en scène à détruire la structure d’un ou deux classiques pour que l’on comprenne mieux ce que leurs imbéciles d’auteurs ont peiné à faire passer à la postérité. Or, une pièce de Shakespeare, de Césaire ou de tant d’autres victimes du remixage par les D.J. de la dramaturgie, ça marche beaucoup moins bien, une fois découpé en morceaux…
LA COMPAGNIE DU MYSTÈRE BOUFFE
Texte William Shakespeare & Aimé Césaire
Mise en scène Nelly QUETTE
Avec : Pierre Ficheux, Frédéric Kontogom, Lisa Labbé, Premyslaw Lisiecki, Sofia Lopez Cruz,
Scénographie Maxime Gyé-Jacquot, Yohann Chemoul
Masques José Vivallo
Scénographie et costumes Maxime Gyé-Jacquot, Héloïse Fournier
Combats Florence Leguy
Direction musicale Manuel Anoyvega