— Par Yvon Joseph-Henri, Président de A3C —
Depuis la rentrée en confinement des établissements scolaires de la Martinique, où le présentiel est maintenu mais sans cantine pour la plupart et en alternance de groupes, c’est à un désordre important que sont confrontés parents d’élèves et élèves déjà ébranlés après le changement radical des études lycéennes du fait de la réforme anxiogène des lycées.
L’école est obligatoire, nous l’avons déjà dit. Or, faute d’éviter aux élèves et aux parents des allers-retours intempestifs, sur des temps courts qui interdisent aux parents de pouvoir travailler et aux élèves de se poser, le système mis en place bafoue et l’obligation scolaire, et le principe d’égalité. En début de semaine, les lycées du triangle Schoelcher, Bellevue, Gaillard s’étaient vidés d’élèves à l’appel de certains de leurs camarades. Seuls les professeurs semblaient présents, tandis qu’un ou deux élèves arrivaient, subrepticement déposés par leurs parents. Notre jeunesse ne supporte pas, à juste titre, l’injustice des adultes ; elle n’aime pas plus se sentir prise en otage et se sentir les dindons de la farce, et, là aussi, on les comprend. Mais surtout, elle ne peut accepter des solutions bâtardes, de demi-mesures, qui ne fonctionnent qu’à moitié et laissent leurs camarades sur le carreau.
L’éducation mérite mieux en Martinique que des faux-semblants pour cacher la misère des choix administratifs et politiques.
Pour ma part, je dénonce le sort qui a été fait aux élèves du lycée Schoelcher, parqués dans un lieu qui me serre le cœur, dans des circonstances indignes d’une société qui doit tout à l’école. Honte à ceux qui ont refusé un lycée de transit pour loger dignement nos élèves mais qui se pavane d’un bâtiment qui n’a de raison d’être que de concurrencer la Tour Lumina Sophie. On s’étonne d’un Claude Lise dans un cagibi lorsque le Département bascule, on s’étonne d’un Claude Lise dans un placard, lorsque le MIM s’arroge tous les pouvoir à la CTM ?
Le malaise dans l’Education publique en Martinique est « civilisationnel », et il ne faut surtout pas l’enflammer par des mesures inacceptables, dont le recteur et le préfet ne semblent pas en capacité d’en mesurer l’impact.