— Par Eric Favereau —
Dans un rapport rendu public ce vendredi, le contrôleur général des lieux de privation de liberté s’inquiète vertement de la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux.
C’est loin, bien loin de l’Hexagone. Mais le constat est honteux. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), après avoir effectué une visite du pôle de psychiatrie et du service des urgences du centre hospitalier Andrée-Rosemon (Char) à Cayenne, a rendu publiques, ce vendredi, des recommandations très sévères. Pointant «des pratiques illégales et abusives d’isolement», «l’absence d’évaluation de ces pratiques professionnelles, du registre de l’isolement et de la contention». Plus grave encore, il y aurait «des pratiques forcées de traitements par injections, l’absence de recherche de consentement du patient».
Un bilan terrible, loin du respect des droits des patients. Et on peut craindre qu’aucune amélioration n’ait eu lieu, tant la situation de l’hôpital de Cayenne est tendue, et pas simplement en psychiatrie. L’enquête s’est déroulée il y a un an, en octobre 2018. Ils sont venus à l’improviste. Quatre contrôleurs du CGLPL se sont rendus à Cayenne pour ausculter la prise en charge des malades mentaux. Formellement, le Drom est divisé en trois secteurs de psychiatrie adulte et en deux secteurs de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (un secteur et un intersecteur). Deux des secteurs de psychiatrie adulte et l’intersecteur de pédopsychiatrie sont rattachés au Char, qui assure également les soins sans consentement (SSC) pour l’ensemble du département. Le Char emploie 2 500 personnes. Il dispose de 742 lits et places dont 114 de psychiatrie. «Il offre des prestations de soins sur le site principal de la Madeleine, à Cayenne, et dans deux centres médico-psychologiques (CMP) pour la psychiatrie adulte à Cayenne, et trois CMP pour la pédopsychiatrie, deux à Cayenne et un à Kourou, ce dernier ne disposant pas de soignants permanents.»…
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