— Par Pascal Charrier —
L’emploi massif d’une main-d’œuvre asservie a laissé de nombreux vestiges sur l’archipel antillais. Alors que l’oubli a longtemps été de mise, les collectivités territoriales valorisent le patrimoine laissé par cette histoire douloureuse.
De ce promontoire dressé au-dessus de Basse-Terre, la préfecture de la Guadeloupe, la vue est imprenable sur l’océan Atlantique. Les Français y avaient bâti un premier fortin dès le XVIIe siècle pour défendre leur possession face aux appétits anglais. Le conseil départemental, aujourd’hui propriétaire de ces 5 hectares entourés d’épais remparts, va y inaugurer en 2020 une œuvre conçue pour magnifier « l’esprit de résistance et de résilience » des Guadeloupéens.
Pour des îliens dont la plupart sont des descendants d’esclaves, le lieu n’est pas anodin. Les changements du nom de cette place militaire racontent déjà des soubresauts d’une histoire tourmentée. Au fil du temps, l’endroit s’est appelé fort Royal, fort Saint-Charles, puis fort Richepanse, du nom d’Antoine Richepanse, le général envoyé par Napoléon en 1802 pour remettre au pas la Guadeloupe et rétablir l’esclavage par la force.
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