130 000 usagers privés d’eau en Guadeloupe à cause d’actes de malveillance et de dégradations sur les canalisations
— Par Sabrina Solar —
Vendredi soir, la préfecture de Guadeloupe a annoncé un bilan alarmant : quelque 130 000 usagers sont « directement privés d’eau » en raison d’« actes de malveillance » ayant entraîné des dégradations sur les outils de production d’eau potable. Ces actes ont provoqué des coupures totales ou partielles dans 12 des 32 communes de l’archipel, impactant ainsi la vie quotidienne de milliers de personnes depuis mardi soir.
La situation est particulièrement critique dans neuf communes où la dégradation de la canalisation principale, le feeder, a causé des difficultés majeures, avec des taux allant jusqu’à 100% de privation d’eau dans certaines zones. Les autorités travaillent activement à résoudre ces problèmes, avec des réparations temporaires prévues pour permettre un retour à la normale dans les prochains jours, bien que les travaux définitifs puissent prendre jusqu’à 12 jours.
Les conséquences de ces actes malveillants sont vastes. En plus de priver la population d’eau potable, ces dégradations ont mis en péril le fonctionnement de certaines infrastructures essentielles telles que le Centre Hospitalier Universitaire. Les autorités ont réagi rapidement en organisant la livraison d’eau pour pallier cette situation critique, mais les efforts se concentrent également sur la poursuite des enquêtes pour identifier les responsables de ces actes de sabotage.
Ce n’est pas la première fois que la Guadeloupe fait face à des difficultés dans son approvisionnement en eau. Des décennies de gestion délétère et des réseaux vétustes ont rendu la distribution d’eau régulièrement critique, avec des coupures organisées pour gérer la pénurie. Malgré les tentatives de réforme et d’investissement, les défis persistent, et de nombreux experts estiment qu’il faudrait des investissements massifs, dépassant le milliard d’euros, pour moderniser les canalisations et réduire les pertes d’eau.
Dans ce contexte déjà difficile, la Guadeloupe doit également faire face à d’autres défis environnementaux, comme celui du chlordécone, qui pose de graves problèmes de santé publique. Malgré ces obstacles, les autorités locales, épaulées par l’État et les collectivités, s’efforcent de trouver des solutions durables pour garantir un approvisionnement en eau fiable à tous les Guadeloupéens.