— Texte et photo de Sarah Leduc —
Une délégation de représentants des peuples indigènes du Brésil réalise une tournée européenne pendant un mois, appelant députés et syndicats agricoles à faire pression sur le gouvernement brésilien pour mieux protéger les droits des autochtones.
C’est un appel qui vient du fond des forêts brésiliennes. Parés de leurs coiffes traditionnelles, huit porte-parole des peuples autochtones ont fait le voyage jusqu’à Paris pour dénoncer les exactions perpétrées à leur encontre au Brésil.
Menacés par la déforestation, l’extension des terres agricoles et l’exploitation illégale des ressources naturelles (bois et minerais notamment), ces femmes et ces hommes font une tournée européenne pendant un mois pour rencontrer députés, syndicats agricoles et représentants du secteur agroalimentaire. Des interlocuteurs choisis dans l’espoir qu’ils fassent pression sur le gouvernement brésilien pour protéger les droits des peuples autochtones.
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« Nous sommes ici pour parler avec les représentants d’entreprise de l’importation de ressources exploitées sur nos terres. Nous voulons aussi dialoguer avec les parlementaires des lois pour interdire ces importations et avec la société civile pour qu’ils assument la responsabilité de leur mode de consommation », a déclaré lors d’une conférence de presse à Paris, le 12 novembre, Sonia Guajajara, coordinatrice exécutive de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib).
La cohabitation impossible
Parmi les produits d’importation qui posent problème : le soja, dont la France – 8e importatrice mondiale – est friande pour nourrir son bétail ; ou la canne à sucre, utilisée pour la fabrication du sucre et de l’éthanol. Leur culture intensive au Brésil, encouragée par le président Bolsonaro, est source de conflits violents entre Indiens et agriculteurs, notamment dans le Mato Grosso do Sul, dans le centre-ouest du pays.
C’est là qu’est né Elizeu Guarani il y a 45 ans, dans le petit village de Curuçu Ambà. Il est le porte-parole des Guarani-Kaiowa, ou « peuple de la forêt », groupe autochtone le plus nombreux au Brésil, qui pâtit depuis des décennies de l’extension de l’agrobusiness dans le Mato Grosso do Sul….
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