— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Pour le compte de qui roule le groupe d’élues rassemblées autour de la Maire du Morne Rouge, madame Jenny Dulys-Petit ?
L’initiative qu’elles ont prise, marquée du sceau du pragmatisme ,est d’une grande portée politique; en l’absence de réforme visant à assurer un fonctionnement démocratique de la Collectivité Territoriale de Martinique, notamment par la modification de son régime électoral, elle pourrait constituer une option salvatrice pour notre territoire. Le constat qu’elles dressent est partagé par tous : l’impuissance à laquelle nous condamne la division en deux camps du monde politique martiniquais; d’un côté les autonomistes du PPM , de l’autre les indépendantiste du MIM dont les leaders respectifs, habités par des egos démesurés, s’écharpent quotidiennement, en se livrant à une véritable guerre de tranchée. Faute d’unité de sa classe dirigeante , la Martinique n’avance pas : les problèmes primordiaux de notre société restent en plan ( chômage, notamment des jeunes, vieillissement et sécurité de la population ,attractivité du territoire et préservation de notre milieu naturel ), les entreprises et associations subissent des retards préjudiciables dans l’attribution et le paiement des aides, menaçant la poursuite de leur activité, nos atouts potentiels demeurent inexploités ,au bénéfice de concurrents plus entreprenants (cyclotron, biodiversité, transition énergétique ,agrotransformation , laboratoire Territorial d’analyses à l’heure du Covid 19, de la Chlordécone et des Sargasses ,etc) ; bref, le manque d’ambition et d’impulsion caractérise la gestion autocratique de la CTM. Ce bilan décevant n’empêche pas ses dirigeants, blanchis sous le harnais et dépassés par les enjeux de notre époque , de baigner dans une autosatisfaction indécente en s’accrochant désespérément à un pouvoir qui les fuit. Pour sortir le pays de l’impasse , ces élues expérimentées, se proposent d’œuvrer à l’émergence d’une nouvelle majorité ,fondée sur la convergence des idées constructives plutôt que sur l’affiliation à des partis ou des idéologies réductrices. Leur credo est que la politique doit être au service du peuple et non l’inverse. Ces “Amazones “ des temps modernes ,qui n’ont pas froid aux yeux et savent manier arcs et flèches, veulent en finir avec ces querelles factices et stériles dont se délectent nos responsables politiques, en les mettant au pied du mur de leurs contradictions : citoyens de la République française le matin pour revendiquer toujours plus de Droits et de concours financiers, pseudo- nationalistes le soir pour l’abreuver d’insultes et de reproches, en lui faisant porter la responsabilité de leurs propres carences et insuffisances. Pour ces redoutables guerrières ,les choses sont sans ambiguïté : «la Martinique et les martiniquais sont dans l’ensemble français et dans l’Europe » , autrement dit pour faire simple, dans la République française. A partir de là ( chapeau mes dames!) le défi est sur la table :” que ceux qui n’approuvent pas cette position parfaitement claire lèvent le doigt (on se croirait revenus six ans en arrière!) ; Tout les autres , réputés souscrire à cette définition lapidaire, sauf duplicité avérée, sont invités à laisser de côté leurs affinités partisanes ou idéologiques pour travailler ensemble à l’amélioration du sort de la population en grande souffrance ; celle -ci attend en effet que des solutions concrètes soient apportées à ses problèmes existentiels qui l’accablent et l’angoissent chaque jour davantage ( le travail, le logement, les transports, l’alimentation en eau, l’éducation, la formation, la Culture et le Sport, sans oublier bien sûr ,la Santé etc…) ; elle n’a que faire , en conséquence ,des théories fumeuses et inconsistantes de personnages en mal de célébrité ,obsédés par leur nombril, A ce stade de leur démarche, reste pour ces actrices de ce véritable “Big Bang” politique, la question essentielle : comment passer des intentions aux actes ? , Comment incarner le changement sur le terrain électoral ? Deux voies s’offrent à elles : soit s’agréger à une formation qui partage leurs vues ( peut-être est-ce déjà le cas ! ), soit susciter un mouvement d’opinion de grande ampleur, capable de faire émerger une offre nouvelle , tant dans la forme que dans le fond, au-dessus des appareils politiques traditionnels existants. Le choix qui sera fait par les intéressées mettra fin à l’énigme du Morne Rouge ,en fournissant la réponse à la question posée plus haut.
Pierre Alex MARIE-ANNE
Illustration : Orange
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