Une écrasante majorité des professeurs déplore la dégradation de l’exercice de leur métier. Et jugent sévèrement leurs ministres, incapables de réformer.
—Par Marie-Sandrine Sgherri—
Les professeurs du secondaire ne vont pas bien, ce n’est pas un scoop. Mais l’étendue du malaise, mesuré vendredi par un sondage CSA commandé par le SNES, leur syndicat majoritaire, laisse pantois. À la question « Avez vous le sentiment ces dernières années que l’exercice de votre métier s’est amélioré ? » 4 % des enseignants répondent « oui, plutôt ». Quant à ceux qui trouveraient que cette situation s’est « beaucoup amélioré », ils sont purement et simplement introuvables : 0 %, donc ! On a beau savoir que l’école va mal, et que le malaise se concentre et s’exprime dans les collèges et les lycées, c’est tout de même une véritable claque ! Presque la moitié des enseignants estiment donc que leur métier s’est « plutôt dégradé » et un quart « beaucoup dégradé ». Sur le sujet, tout le monde a un avis : 1 % seulement des professeurs interrogés ne se prononcent pas. Ce n’est plus un sondage, c’est un cri !
Au-delà de ce constat accablant, la suite du sondage révèle un autre malaise. Celui du jugement sévère porté par les professeurs envers leur tutelle, et son incapacité à répondre à ses attentes. Pour résoudre les maux dont souffrent le système, les enseignants du second degré plébiscitent en effet une réforme de l’éducation prioritaire, à 90 %. C’est là encore un camouflet infligé aux ministres qui se sont succédé Rue de Grenelle, et qui ont, à la marge, retoucher le dispositif des ZEP, empilant sigles et mesurettes, sans revoir en profondeur la manière de remédier à la grande difficulté concentrée dans ces zones.
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Le Point.fr – Publié le 30/08/2013
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