Par Roland Sabra
Edito du 05-12-2007
A l’origine le mot « économie » signifie « administration de la maison. L’origine du mot est grecque : oikos veut dire maison et nomos règle. Le sens du mot a évolué et s’applique aujourd’hui à des ensembles humains plus important, comme une nation. Les études économiques doivent permettre d’éclairer les décisions prises par le pouvoir politique de la Maison Martinique, par exemple. Si les sciences sociales étudient les Hommes vivant en société l’économie est donc une de ces disciplines. La « somme » que publie Jean Crusol s’inscrit dans cette veine. Il dresse une large fresque historique en insistant sur la pluralité des expériences historiques et il met surtout en évidence la question qui va devenir de plus en plus brûlante, de la reconversion que certains ne veulent pas voir. La crise de la banane n’aura été d’aucun effet. Si l’article de Michel Herland, ci-contre « explore les conditions qui permettent à certains petits États insulaires de la zone intertropicale de parvenir à la prospérité économique », les pistes de développement que dégage Jean Crusol et qui reposent sur les avantages comparatifs que détient la Martinique, ne font que souligner ce que Madinin’Art a déjà repérer dans plusieurs articles comme incurie du pouvoir politique local. Il faudra bien un jour acter ce fait incontournable.
Un numéro de La Lettre plutôt « économique, je veux dire un numéro plutôt consacré aux problèmes économiques à moyenne et longue échéance mais aussi à des crises plus immédiates, notamment à la crise dite des « subprime ». De quoi parle-t-on? Quelle est l’étendue de la crise? Comment les banques ont-elles incité les détenteurs de faibles revenus à s’endetter et comment ont-elles revendu ces créances peu sûres? En quoi cela nous concerne-t-il? Et les retraites? Pourquoi le niveau des pensions va-t-il baisser? Pourquoi la dépendance économique des retraités va-t-elle se développer?
Dans le même temps, le constat est unanime, les inégalités ne cessent de se creuser en France et en Martinique. A tel point que les riches ont fabriqué leur propres ghettos. On en sait quelque chose ici et il n’y a peut-être lieu de les plaindre, mais le phénomène est signe d’une aggravation du relâchement du lien social. Chaque catégorie socio-professionnelle semble prise d’une frénésie de distanciation par rapport à celles qui lui sont proches!
La culture est elle aussi traversée par une crise économique : les principaux employeurs du spectacle vivant ont adressé une lettre ouverte au Président de la République. Si le moral de la profession semble au plus bas on se consolera en découvrant que celui-ci n’a que peu d’influence sur l’économie.
Sur le terrain de la santé on insiste de plus en plus sur le rôle des aliments dans le cancer. La nutrition est une discipline difficile et peu connue. Le peu de connaissances des médecins en la matière semble être un frein à la diminution du risque sanitaire .
Devant tant de morosité il reste heureusement la culture, le théâtre iciet ailleurs et des énigmes éternelles comme le plaisir féminin. Comparé à cela les querelles chaveziennes pourraient sembler dérisoires si ce n’étaient les inquiétudes qu’elles font naître chez les démocrates. La sympathie que suscite le personnage tient pour l’essentiel à son anti-bushisme. C’est un peu court. Le soutien aveugle à Chavez chez certains relève bien de la compulsion de répétition. Après Staline, Mao, Castro et quelques autres, voici Chavez. La sexualité et la politique? Les deux domaines de prédilection de la haine de la pensée chez les intellectuels.
Roland Sabra