La soirée du vendredi 23 février a consacré la 49e cérémonie des César à l’Olympia, une célébration majeure pour le cinéma français. Présidée par Valérie Lemercier, cette édition a marqué une évolution dans son format en optant pour une présentation collégiale, un choix audacieux qui a insufflé une nouvelle dynamique à l’événement.
Le film « Le Règne animal » de Thomas Cailley, porté par Romain Duris et Adèle Exarchopoulos, a émergé en tête des nominations. Cependant, « Anatomie d’une chute » de Justine Triet, auréolé de la Palme d’or à Cannes l’année précédente, a raflé les César majeurs, confirmant son statut de succès international. Le film a non seulement remporté les prix du meilleur film et de la meilleure réalisation mais a également valu à Sandra Hüller le César de la meilleure actrice, et à Swann Arlaud celui du meilleur second rôle. Cette victoire a scellé sa reconnaissance nationale et a jeté un éclairage bienvenu sur la scène internationale à l’approche des Oscars.
Le moment fort de la soirée a été le discours poignant de Judith Godrèche, une figure marquante du mouvement #Metoo en France. Elle a pris la parole pour dénoncer les violences sexistes dans l’industrie cinématographique, incitant l’audience à affronter la réalité et à assumer ses responsabilités. Ses paroles, chargées d’émotion, ont déclenché une standing ovation prolongée, soulignant l’impact profond de son témoignage sur la prise de conscience collective.
Raphaël Quenard, lauréat du César de la meilleure révélation masculine pour son rôle dans « Chien de la casse », a saisi l’occasion pour rendre hommage aux agriculteurs. Il a exprimé sa gratitude envers ceux qui, par leur travail acharné, contribuent à nourrir la population, un geste salué par Rachida Dati, présente dans la salle.
Justine Triet a inscrit son nom dans l’histoire en devenant la deuxième femme à remporter le César de la meilleure réalisation, 24 ans après Tonie Marshall. Sa double consécration avec le César du meilleur scénario original, partagé avec son compagnon Arthur Harari, a été saluée comme un témoignage de l’ascension des femmes dans l’industrie cinématographique française.
La soirée a été marquée par des appels à un cessez-le-feu à Gaza, émanant de l’acteur Arieh Worthalter et de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania. Ils ont mis en avant l’importance de mettre fin aux violences dans la région, appelant à l’unité en tant qu’espèce humaine.
Agnès Jaoui et Christopher Nolan ont reçu des Césars d’honneur pour l’ensemble de leur carrière. Agnès Jaoui, seule femme à avoir remporté six César dans les catégories actrice, réalisatrice et scénariste, a été saluée pour son engagement contre les inégalités et la médiocrité. Sa prestation a été marquée par l’interprétation d’une chanson au ukulélé, captivant l’audience et ajoutant une touche artistique à la soirée. Christopher Nolan, acclamé réalisateur britannique, a exprimé sa profonde affection pour le public français et son amour du cinéma.
La cérémonie a atteint son apogée avec le partage du César du meilleur film étranger, remporté par le film canadien « Simple comme Sylvain », de Monia Chokri, face au favori « Oppenheimer » de Christopher Nolan. Ce moment a ajouté une note d’inattendu à une soirée déjà riche en surprises.
La 49e cérémonie des César a été une célébration captivante du cinéma français, avec des moments poignants, des discours puissants et des récompenses bien méritées. Elle a également mis en lumière des problématiques sociales importantes, renforçant l’impact du cinéma en tant que miroir de la société. Les lauréats, les intervenants et le public ont contribué à faire de cette soirée un événement inoubliable dans l’histoire du cinéma français.