— Par M’A —
L’autonomie acquise par l’Université de la Guyane apparaît de plus en plus comme un épiphénomène d’une très grave crise qui porte sur la gestion plus ou moins frauduleuse de l’UAG. Deux rapports de la Cour des Comptes, institution dont l’indépendance, l’intégrité et l’impartialité sont unanimement reconnues, pointent à plus de dix ans de distance de graves dysfonctionnements, à tel point qu’aujourd’hui il manque 10 millions d’euros dans les comptes de l’Université et que 90% des pièces comptables ont disparu ! Au cœur du scandale on retrouve le CEREGMIA Centre d’Etude et de Recherche en Economie, Gestion, Modélisation et Informatique Appliquée),crée en 1986, dirigé par l’universitaire Fred Célimène et qui regroupe 60 enseignants-chercheurs ainsi qu’une cinquantaine de doctorants. Il est reproché au CEREGMIA de faire financer grassement par l’Université des activités qui relèvent de la sphère des professions libérales. La liste des principaux bénéficiaires de ces subsides figure dans le rapport de la Cour des Comptes.
L’aggravation de la crise de l’UAG aurait pour but d’aboutir le plus rapidement possible à l’éclatement de la structure afin d’éviter toute enquête sérieuse sur ce que certains universitaires n’hésitent pas à qualifier de gestion maffieuse des fonds publics. La fin de l’UAG conduirait ainsi à l’enterrement de la demande d’audit sur les opérations douteuses du passé, opérations condamnées par la Cour des Compte ? Beaucoup d’observateurs s’interrogent en effet sur la rapidité avec laquelle la Guyane a obtenue son autonomie, sur les complicités éventuelles obtenues ou achetées auprès du personnel politique local, sur la mansuétude, pour ne pas dire la complicité de l’État français qui malgré de nombreuses alertes n’a jamais pris la peine de se saisir du dossier. Pourquoi ce silence ? On le sait les autorités préfectorales ont pour mission dans les confettis de l’empire colonial d’éviter les vagues, quitte à couvrir d’un voile pudique les turpitudes de certains acteurs locaux. On l’a vu récemment lors de la crise du CMAC quand l’Etat mis devant le fait accompli de l’éviction, avec des méthodes de patron-voyou d’un de ses représentants a continuer à verser, comme si de rien n’était, sa subvention sans exiger aucune contrepartie.
Pourquoi cette volonté d’enterrer si vite le dossier ?
Pourquoi le Conseil Régional de Martinique s »apprête-t-il lors de la réunion du 3 décembre 2013 à accorder une subvention de plus d’un million à une structure comme le CEREGMIA, au cœur d’un tel scandale?
Que cherche-t-on à cacher ?
Qui veut-on protéger ?
Comme si le lien social en Martinique n’était pas suffisamment fragile et avait besoin de telles affaires nauséabondes pour se déliter davantage !
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