— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —
La Martinique est l’une des Îles où la ressource en Eau est naturellement abondante et paradoxalement mal exploitée. Dans les années 50 il y avait pléthore de Rivières, de sources dont l’abondance en EAU permettait à la population d’organiser sa vie sociale, économique, etc. cette profusion a été détruite au fil du temps par nos activités. De même, l’abandon des entretiens qui relèvent du bon sens, celui-ci a été mis à mal avec pour résultat un début de raréfaction de la ressource EAU. Dans le même temps, le changement climatique commence à montrer ses effets sur la faune et la flore, ce sont des phénomènes visibles que nous pouvons par anticipation, réduire, voire éviter.
Malheureusement, le génie et la logique de nos anciens sont foulés au pied par différentes élucubrations de certains autoproclamés juristes et protecteurs de l’environnement. Il est constant de voir dans différents rapports les contradictions entre la réalité du terrain et les gesticulations permanentes de certains. Malgré ce constat, nous continuons à foncer dans le mur en klaxonnant, ce qui nous évite de constater que nous commettons les mêmes erreurs du passé.
Ce manque de jugeote collectif ne peut que nous conduire à la catastrophe écologique, EINSTEIN a dit que : ‘’Ce ne sont pas ceux qui ont créé les problèmes qui vont les résoudre’’.
Nos politiques ont de par la loi, la responsabilité de la production et la distribution de l’EAU, ils ont démontré leur incapacité à gérer cet outil en mettant en difficulté le consommateur qui est noyé dans les prises de position relevant de la politique politicienne, ce n’est pas en cassant le thermomètre, que l’on fait tomber la fièvre.
Dans l’affaire Séguineau, le comportement du Président de la CTM de l’époque accompagné de toute sa majorité ont, par idéologie, privé d’Eau de nombreux consommateurs ; les faits nous ont donné raison. Essayons de nous imaginer à cette époque, une assemblée unique de l’Eau.
Nous devons nous appuyer sur la sagesse d’EINSTEIN, pour mettre la pression collective, afin d’obtenir un changement de comportement politique et administratif pour la mise en place d’une entité en charge de la gestion de la ressource en EAU, à ne pas confondre avec l’assemblée unique de l’EAU.
Ordre, méthode et anticipation sont les bases d’une bonne stratégie pour atteindre enfin le règlement d’une situation qui n’a que trop duré. En effet, chaque année en période de Carême, le niveau d’étiage chute fortement dans la Rivière-Blanche, et ne permet pas un niveau suffisant pour le bon fonctionnement de l’Usine de Durand à Saint-Joseph, quand dans le même temps non loin de là, se trouve le Saut du Gendarme sur la Rivière Massé à Fond-Saint-Denis dont le débit est régulier.
C’est à nos différents Présidents, à savoir : CTM, Cap-Nord, CACEM et Espace Sud, en charge de la production et distribution de l’Eau, de répondre aux attentes du consommateur qui vit très mal toute absence d’Eau au robinet.
On peut tromper certains, on peut tromper certains pour toujours, mais on ne peut pas tromper continuellement, l’indépendance dans la gestion de l’Eau ce n’est pas une question de statut, ça se passe dans la tête, c’est une question de volonté politique, qui consiste à se réunir en élus responsables pour trouver la solution.
La détermination politique a permis de commencer à mettre de l’ordre dans la gestion des canalisations, le formalisme des agités de l’ego est l’une des causes de tout ce retard pris dans la modernisation de notre réseau d’Eau.
Avant qu’il ne soit trop tard, nous avons comme impérieux devoir d’anticiper les conséquences du réchauffement climatique sur le besoin en Eau pour la boisson, l’agriculture, notre écosystème et notre économie, en récupérant les bassins en rivière.
Ce n’est pas quand on va en guerre que l’on fabrique les armes, nous avons toute l’ingénierie disponible localement, avec un savoir-faire tropical qu’il faut faire savoir au niveau international, Pour Une Martinique Autrement.