les 21, 22, 23 avril 2016 à 19h 30 au T.A.C
— Dossier de presse —
Sept comédiens, cinq hommes et deux femmes, interprètent cette comédie qui compte une vingtaine de rôles. L’acteur ici ne se cache pas derrière son rôle, il existe en tant que tel, il est là pour nous raconter une histoire.
A l’heure du numérique, d’internet 2.0 et des communications virtuelles, où les relations se tissent par écrans interposés, réseaux sociaux et plateformes de rencontres, que reste-t-il des rapports humains, sincères et spontanés ?
En s’appuyant sur leur personnalité propre et la maitrise de rôles qu’ils interprètent avec autant de profondeur que de légèreté, les comédiens prennent possession du plateau pour créer un véritable dialogue avec le public. Un rapport ludique s’établit et introduit une idée de théâtre au présent.
Sous couvert de présenter un filage de sortie de résidence, les acteurs se présentent ici eux-mêmes au public à travers la pièce de Molière. En parallèle de leur jeu de comédien, ils se dévoilent au spectateur, dans leur rapport de groupe, leur fragilité, leur espièglerie, leurs doutes et coups de gueules. Ils envahissent le plateau entre deux scènes de Molière et nous livrent avec force et honnêteté un miroir sur toute la complexité et la beauté du rapport humain.
Aimer toutes les femmes, les posséder toutes, tel est le rêve de Dom Juan. Cette obsession est sa caractéristique la plus connue, ce qui pourrait nous amener à penser que la séduction est l’unique thème de cette pièce si souvent représentée. Mais s’il est vrai que l’homme en question consacre sa vie à ce jeu cruel, ce n’est pas la raison première de mon intérêt pour le personnage.
Il représente à mes yeux plutôt une révolte envers les systèmes d’une société régie par la morale et la religion.
Il s’agit bien sûr d’un portrait du passé. Nous sommes en 1665, à la cour du Roi, entouré de nobles en perruque et dentelles. Dom Juan est un révolté sans éthique.
Mais n’est-il pas plus courageux d’assumer ses idées en dépit du regard des autres plutôt que de se plier à certaines règles qui nous ont été imposées, au risque d’effacer nos désirs ?
Luca Franceschi
Une adaptation Commedia dell’arte du Dom Juan de Molière
Dom Juan, une pièce très particulière que l’on pourrait appeler comédie noire tant les scènes tragiques et désespérées sont éclairées par la drôlerie des situations. C’est une véritable tragi-comédie forte, intelligente, bouleversante et nous l’interprétons dans le style de la commedia dell’arte car, contrairement à l’étiquette qui lui est le plus souvent donnée, cette dernière n’est pas seulement vouée au rire, mais bien plus à une alternance de comédie et de drame.
Choisir de traiter l’oeuvre de Molière en Commedia dell’arte – sans masque et personnages types mais dans son essence et son énergie – et d’autant plus avec une scénographie contemporaine, c’est également replacer cette pièce entre la tradition d’un théâtre populaire et l’intemporalité du propos même de « Dom Juan ». Le texte est ici respecté, délivré sans triche aucune.
La Commedia dell’arte sert un théâtre de tréteau que nous défendons comme résolument populaire et actuel, notamment par la mise en abîme, le jeu de « théâtre dans le théâtre », l’énergie et le rythme impulsés par la troupe.
MISE EN SCÈNE ET ADAPTATION
Luca Franceschi
SUR UNE IDÉE ORIGINALE DE
Thierry Auzer
Luca Franceschi
SCÉNOGRAPHIE
Thierry Auzer,
Vincent Guillermin
CRÉATION LUMIÈRE
Romuald Valentin
COSTUMES
Zoéline Getin
PHOTOS
Jean-Marie Refflé