Création et premières actions du « Comité Dolor Banidol pour la Vérité sur le Crash du 3 décembre 1969 »
Le 3 décembre 1969 le Boeing assurant le vol AF 212 s’écrasait au large de Caracas une minute après son décollage de l’aéroport Simon Bolivar avec ses 62 passagers et membres d’équipage. Les interrogations émises à l’époque prennent aujourd’hui la dimension de sérieuses présomptions d’attentat qui pourrait avoir visé deux éminents dirigeants des partis communistes martiniquais (Dolor Banidol) et Guadeloupéen (Euvremont Gène), de retour d’un congrès du parti communiste chilien à Santiago du Chili. Un communiqué des syndicats d’Air France publié il y a 2 ans, signale qu’un document du Bureau d’enquête sur les accidents aéronautiques (BEA), classé secret défense, évoque une » forte probabilité que l’accident soit imputable à l’explosion d’une bombe dans le puits du train gauche de l’avion « .. Les résultats de l’examen des restes des corps des deux responsables politiques plaident, également selon les dires d’un médecin les ayant examinés à l’époque, en faveur de cette thèse.
Ce lundi 2 septembre 2019 un comité a été créé en Martinique pour mener campagne pour la vérité dans ce dossier, entre autres avec la levée, 50 ans après, de ce curieux secret défense et pour honorer la mémoire des victimes parmi lesquels D. Banidol et E. Gène.
Ce comité, initié par des représentant-e-s de la famille et des ami-e-s de Dolor Banidol, l’un des avocats des familles, l’APASSEE, la CDMT, le G.R.S, le PCM, PÉYI-A, le PKLS, est ouvert à toutes les organisations et personnes se reconnaissant dans ce combat.
Son adresse mail est comitebanidolcrash1969@gmail.com.
Il entre immédiatement en contact avec ses homologues en Guadeloupe et en France.
Nous invitons d’ores et déjà la population à deux manifestations :
• le 18 septembre à 18h à la bibliothèque du François pour une évocation plus complète du dossier et la présentation du parcours et de l’homme Dolor Banidol.
• le 21 septembre à 10h pour un dépôt de gerbe sur la tombe de Dolor Banidol au cimetière du François à l’occasion de sa date anniversaire
Honneur à nos disparus ! La vérité doit éclater !
Fort de France, le 2 septembre 2019
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Dolor Banidol (1922-1969)
Dolor Banidol naît le 21 septembre 1922 au quartier Zabeth du Vert Pré, situé dans la commune du Robert.
Il fait partie d’une famille rurale de 6 enfants. Il a 3 frères et 2 sœurs. Son père est chaudronnier d’usine et lui instille le goût de ce métier, tout en pratiquant l’agriculture traditionnelle sur sa parcelle de terre.
Dès l’âge de 12 ans en 1934, Dolor BANIDOL exerce le métier de chaudronnier d’abord pour l’usine du Robert. Son père le dote d’un cheval qui lui permet de se mettre à son propre compte. Il peut ainsi travailler librement pour les réparations dans les usines du Lareinty, de Rivière Salée, du François.
Son adolescence est celle d’un garçon travailleur qui est au contact des luttes agricoles de 1935 (la marche de la faim du 9 février ) mais aussi de la vie misérable sous l’amiral Robert où il forme sa conscience politique.
À 21 ans en 1944, il rejoint les communistes qui promettent de prolonger les rêves sociaux des travailleurs
À 26 ans, il épouse le 28 octobre 1948 une femme du François (de la famille Landelle) et s’installe à Morne Acajou. Il devient alors père de 4 filles et 7 garçons.
Parallèlement à la chaudronnerie, c’est un agriculteur très actif et très productif. Il exerce donc deux métiers qui lui donne une grande liberté tout en étant engagé dans les luttes syndicales et politiques. Il est aussi un mutualiste pratiquant et un homme attaché aux coups de main.
À 39 ans en 1961, il est de ceux qui mènent la dure grève des ouvriers agricoles de la canne du Robert, du François, du Lamentin. Cette même année, il adhère à la SICA de Bois Rouge pour surtout la culture de la banane ; il en devient le président en 1966 à l’âge de 44 ans. Il est aussi membre aussi de la SICA du François aux côtés d’Albert Platon.
Il est reconnu de tous pour sa générosité, son sens de la solidarité, son efficacité dans la vie sociale et les combats politiques en solidarité avec les jeunes emprisonnés de l’OJAM. Il est membre du bureau politique du Parti Communiste Martiniquais.
Il meurt le 3 décembre 1969, âgé de 47 ans dans le crash suspect du vol 212 d’Air France au large de l’aéroport de Caracas.