—Par Patrick Mathelié-Guinlet —
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Comme un caillou dans la chaussure
qui nous empêche d’avancer,
un regret issu du passé
gêne l’essor vers le futur…
La frustration n’est pas de mise
si l’on veut, libre, voyager,
ouvert aux opportunités
qui peuvent alors se présenter…
Il faut l’aventure aborder
l’esprit léger quoi qu’on en dise,
débarrassé de ces valises
dont le poids peut nous retarder…
Et se libérer du connu
pour mieux apprécier l’inconnu,
voir le monde et vivre au présent
avec le regard d’un enfant…
Voyageurs
Au bord de la fenêtre
un oiseau s’est posé,
trop fatigué peut-être
pour plus longtemps voler…
Lors il m’a regardé
et puis m’a murmuré
dans sa langue fleurie :
“Écoute, mon ami,
je vais te raconter
du monde les merveilles
qu’on voit sous le soleil
lorsqu’on a voyagé
comme moi loin, si loin
qu’on doit se reposer
avant de s’envoler
continuer son chemin…
J’ai traversé des mers,
sur d’autres continents
survolé des déserts
où j’ai failli vraiment
périr d’inanition
ou bien d’insolation !
Mais j’ai pu voir alors
des lieux où il fait chaud
tout au long de l’année
et où de beaux oiseaux
y sont multicolores,
vrai régal pour les yeux !
Où abondent les fruits,
les insectes juteux
mais où l’on vit sans peur
d’y être dévoré
par de grands prédateurs…
Tu dois te demander
pourquoi j’ai dû quitter
du coup ce paradis
et revenir ici ?
Je suis né migrateur
et mon plus grand bonheur
consiste à voyager
car c’est ma destinée
que de voler sans trêve
de jour comme de nuit
pour assouvir mes rêves
d’un plus lointain ailleurs.”
Regardant s’éloigner
alors, un peu plus tard,
ce compagnon d’un soir,
je me mis à songer
que j’étais, comme lui,
l’éternel voyageur
en quête d’un ailleurs
et d’une vie meilleure…
Patrick MATHELIÉ-GUINLET