« Dieu est mort » : jubilatoire!

— Par Gérald Rossi —

Un bulletin de santé spirituelle plutôt pessimiste
Avec Dieu est mort Régis Vlachos propose une réflexion particulièrement drôle sur la liberté de ne pas croire en un créateur divin…

Et Dieu dans tout ça ? En bien Dieu est mort répond Régis Vlachos dans son spectacle mis en scène par Franck Gervais. Avec Charlotte Zotto et le clin d’œil de Maxime Trévisiol pour la vidéo, il tient la scène une bonne heure, pour dire leur fait aux trois religions monothéistes (christianisme, judaïsme et islam) et quelques autres en passant.

Non pas que Régis, qui est « un petit garçon » comme l’indique le sous titre du spectacle, et un grand garçon à d’autres moments, souvent face à sa maman qui l’interpelle et qu’il apostrophe, professe l’intention de s’opposer aux religions et à leurs porte voix. Mais il revendique un droit autre, celui de vivre sans y croire, lui, en laïque convaincu.

Face à son psy, à son poisson rouge, à feu son père, il ne varie pas. « La religion est le soupir de la créature accablée » dit-il. Et sa réflexion pour vivre dans une liberté intellectuelle choisie, n’est pas départie d’humour. De beaucoup d’humour même. Avec ou sans nez rouge. Même quand résonnent les attentats tragiques de Paris, Saint-Denis, Nice, Istambul, Bagdad, etc.

Et puis, « avant de créer la terre, il faisait quoi Dieu » demande encore à haute voix Régis Vlachos qui, sans plus de complexe, engage une conversation directe avec un Dieu en marionnette de Pingouin (ou d’un animal approchant). Rien n’est jamais agressif ici, même dans les coups de gueule.

Dans un monde violent et tourmenté, aux lendemains plus douteux encore, il serait temps « que la lumière soit ». En attendant, Régis Vlachos accoste aussi aux rivages de l’intime, quand est évoquée sa sœur, bien trop tôt disparue et à qui Charlotte Zotto, complice de toujours des spectacles de la Compagnie du Grand soir, donne corps. On l’aura compris, les deux compères sont aux commandes d’un objet théâtral assez inclassable, parfois truculent, moins léger qu’il n’y parait …

Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard, Paris 4e. Les lundis et mardis à 21h30, jusqu’au 21 février 2017. Tél. : 01 42 78 46 42.
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Spectacle jubilatoire et provocateur, dans lequel l’auteur et comédien Régis Vlachos philosophe et enquête sur l’existence de Dieu. Dans son pyjama de petit garçon ou ses habits d’homme mûr tout en spontanéité, l’agrégé de philosophie pique nos neurones de curiosité !
Un comédien auteur directeur artistique reconnu

Régis Vlachos ne fait pas les choses à moitié. Professeur de philosophie au lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois, il est aussi comédien, metteur en scène, auteur de théâtre et directeur artistique de la Compagnie du Grand Soir. Pourquoi avoir choisi ce titre accrocheur « Dieu est mort » ? « Parce que sur la forme on voulait savoir si on peut encore le dire aujourd’hui : quoi de mieux qu’une œuvre artistique pour enquêter ? Sur le fond ce fut d’abord une scène écrite suite aux attentats de janvier : un cours de philosophie, synthèse drolatique de mes années d’enseignements dans le 9.3. » explique Régis Vlachos. « Après le massacre de Charlie Hebdo, il fallait pour le théâtre un cri, un rire ; ou plutôt une colère traversée d’un immense éclat de rire. » poursuit-il.
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