Les trois constructeurs sont mis en examen dans l’enquête sur la fraude aux contrôles antipollution des anciennes générations de moteurs diesel.
Après Renault et Volkswagen, au tour de Peugeot. Le constructeur automobile français a également été mis en examen en France dans l’enquête sur la fraude aux contrôles antipollution des anciennes générations de moteurs diesel, a annoncé mercredi 9 juin dans la soirée Stellantis, la maison mère du constructeur.
« Deux autres filiales de Stellantis, Automobiles Citroën SA et FCA Italy SpA., seront auditionnées par les magistrats instructeurs, respectivement le 10 juin et en juillet, dans le cadre de la même information judiciaire », a précisé le groupe franco-italien.
Volkswagen a déjà payé 30 milliards d’euros
Renault et Volkswagen ont précédemment été mis en examen pour « tromperie » dans la même affaire que Peugeot. Le « Dieselgate », qui a donné lieu à des actions en justice dans de nombreux pays, a déjà coûté 30 milliards d’euros à Volkswagen, en grande partie aux Etats-Unis où le groupe allemand a plaidé coupable de fraude en 2017.
Le constructeur avait reconnu à l’automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel d’un logiciel capable de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées.
Le dieselgate est le plus gros scandale de l’histoire de l’industrie automobile. Il a été révélé en 2015. Volkswagen est reconnu coupable d’avoir truqué les résultats des émissions polluantes de certains de ses moteurs. Rappel des faits.
En 2009, Volkswagen veut s’imposer sur le marché américain. Mais les normes antipollution américaines sont beaucoup plus strictes qu’en Europe. Des ingénieurs mettent alors au point un logiciel espion pour passer les tests d’homologation sans encombre. Le logiciel est programmé pour reconnaître lorsque la voiture est en phase de test. Exemple : un volant parfaitement immobile. Il enclenche alors un mécanisme interne de limitation des gaz polluants. Une fois le test terminé, le mécanisme se désactive et les gaz polluants sont libérés, notamment les oxydes d’azote (NOx), qui causent de graves maladies respiratoires.
5 000 morts par an
La fraude est difficile à détecter, mais en 2014, une ONG américaine mesure des niveaux d’émission jusqu’à 40 fois supérieures au seuil autorisé. Au début, Volkswagen nie la fraude puis admet que celle-ci concerne 11 millions de véhicules dans le monde. Le constructeur allemand rappelle 8,5 millions de véhicules rien qu’en Europe. Fiat-Chrysler, PSA ou Renault sont aussi soupçonnés de fraude. L’UE a réagi avec une nouvelle norme plus restrictive prévue pour 2020. Le dieselgate serait responsable de 5 000 décès prématurés en Europe chaque année.
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Source : AFP / Francetvinfo