— Par Culture Egalité –
Des moyens pour l’espace d’écoute de l’Union des Femmes de la Martinique et les associations de luttes contre les discriminations sexistes.
Les associations féministes sont contraintes d’assurer un service public qui normalement revient à l’État et aux collectivités : missions d’accueil, d’hébergement, de formation et de solidarité envers les femmes victimes de violences.
Or, l’État ne donne pas à ces associations des moyens pérennes et réguliers pour fonctionner dignement. Aussi, elles sont obligées, par exemple, d’embaucher des employées en contrat aidé, lesquelles, de ce fait, se trouvent elles-mêmes dans des situations presqu’aussi précaires que les femmes qu’elles reçoivent.
De plus, aujourd’hui, malgré les effets d’annonce de l’ex-candidat Macron proclamant la violence faite aux femmes comme grande cause nationale, ces associations féministes voient leurs subventions arriver tardivement et être catastrophiquement réduites, de telle sorte qu’elles ont du mal à programmer leurs activités et à payer leurs charges.
Ainsi une association travaillant sur notre terrain, l’UFM se trouve en difficultés financières, dans l’incapacité de rémunérer ses salariées.
Il est inadmissible que les associations féministes soient réduites à mendier des aides et des subventions et à faire appel à la charité publique. Cela montre à quel point la question de la violence faite aux femmes est minimisée et banalisée par ceux et celles qui nous gouvernent.
Quant à vous, nos politiques, nos élu.e.s, il ne saurait être question que vous vous contentiez « d’aider une association comme on peut avec nos petits moyens », vous vous devez, au contraire, d’inscrire cette cause pour la Martinique, dans les axes de vos projets et d’avoir une ligne budgétaire « égalité femmes/hommes, lutte contre les violences faites aux femmes ». C’est un engagement politique.
La violence faite aux femmes n’est pas une fatalité, elle se construit, s’alimente et se renforce, si ceux et celles qui décident, ne donnent pas les moyens pour faire véritablement un travail de qualité et permettre la conscientisation. C’est à ce prix que nous pourrons faire reculer cette société patriarcale dans laquelle les femmes sont réduites à un second rôle et vivent quotidiennement des inégalités et des violences dans tous les domaines.
Culture Egalité dénonce la situation à laquelle se trouve l’UFM (ainsi que toutes les associations féministes) et se déclare solidaires des actions pour préserver les emplois des salariées.
Culture égalité
Le vendredi 23 mars 2018