— Par Yohan Blavignat —
L’organisation internationale pour les migrations (OIM) a recueilli des témoignages de migrants qui attestent de l’existence de «marchés aux esclaves» au sud de la Libye, dans des zones difficiles d’accès.
La Libye, en proie à une guerre civile et à une grave crise politique et institutionnelle, abriterait des pratiques dignes de l’antiquité. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une institution rattachée à l’ONU, un nombre croissant de migrants transitant par ce pays sont vendus sur ce qu’ils appellent des «marchés aux esclaves» avant d’être soumis au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle.
L’organisation se base sur les témoignages de nombreux migrants revenus de Libye. Contacté par Le Figaro, Giuseppe Loprete, chef de mission de l’OIM au Niger, a en effet relaté les dires d’un groupe de personnes qui ont «pour la première fois indiqué clairement l’existence de ce marché». «Beaucoup de migrants avaient auparavant raconté des histoires similaires, dramatiques, marquées par des violences, des abus et de l’exploitation. Eux-mêmes se définissaient comme des esclaves», a-t-il poursuivi. Mais ces témoignages n’étaient pas aussi concrets que ceux recueillis la semaine passée.
Concrètement, des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest, interrogés par l’OIM, disent avoir été achetés et revendus dans des garages et des parkings de la ville de Sabha, une localité du sud de la Libye par laquelle passent de nombreux candidats à l’exil. Ils sont vendus entre 200 et 300 dollars et retenus deux à trois mois, en moyenne, a déclaré pour sa part Othman Belbeisi, qui dirige la mission de l’OIM en Libye. «Les migrants sont vendus sur le marché comme s’ils étaient une matière première», a-t-il dit à la presse. «La traite d’êtres humains est de plus en plus fréquente chez les passeurs dont les réseaux sont de plus en plus puissants en Libye.» …
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