— Par Julie Briand —
La 17e édition de la manifestation se déroule à Lyon et dans la région Rhône-Alpes jusqu’au 30 septembre. Une édition libre et engagée, à la croisée des danses savantes et populaires.
La Biennale de la danse entre dans sa dix-septième année avec la fougue de la jeunesse. Les élèves du Centre national de danse contemporaine d’Angers ont ouvert cette édition avec un « grand remix » de la mythique Messe pour le temps présent, de Maurice Béjart. Le chorégraphe Hervé Robbe et le compositeur Pierre Henry (88 ans !) ont travaillé main dans la main à cette recréation. De la cour d’Honneur du palais des Papes en 1967 à l’immense hall du musée des Confluences en 2016, la Messe a gardé toute sa subversive modernité. Après la fameuse séquence des jerks, Hervé Robbe a imaginé une variation chorégraphique sur les rituels contemporains. Les danses circulaires de Béjart ont laissé place à la solitude frénétique des rave-parties. Portrait en creux d’une génération où les forces sont toujours vives, mais atomisées. Parallèlement au spectacle, le musée propose de se replonger dans l’histoire de la danse contemporaine avec l’exposition « Corps rebelles », à voir jusqu’en mars 2017.
Marina Mascarell aborde la question des discriminations
Et, de fait, les corps de cette biennale sont rebelles, politiques. Y compris à l’opéra de Lyon, où la chorégraphe italienne Marina Mascarell aborde la question des discriminations liées au genre. Le spectacle, revendiqué comme féministe, se construit autour de témoignages personnels des danseurs du ballet. L’idée est courageuse, surtout dans l’espace hyper-genré de l’opéra, mais le résultat déçoit. Malgré quelques temps forts dans la chorégraphie et des costumes particulièrement troublants, le propos reste un peu pauvre. En deuxième partie, l’Italien Alessandro Sciarroni emporte les danseurs du ballet dans une virtuose variation sur la giration continue (comprendre : les danseurs tournent sur eux-mêmes pendant trente minutes). Une expérimentation déroutante, qui…
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