L’objectif de démocratisation culturelle et d’élargissement des publics a été au cœur de la politique du spectacle vivant depuis plus de 60 ans. Malgré des efforts soutenus et des financements accrus, les résultats apparaissent en demi-teinte. En particulier, la politique d’inclusion à et par la culture suppose des articulations à renforcer avec d’autres politiques publiques, et notamment l’éducation nationale.
La faible diffusion des spectacles, la difficulté à produire des séries ou à augmenter le nombre de représentations constituent un autre point faible de la politique développée depuis 50 ans. À titre d’exemple, la Cour a pu calculer qu’en 2019 le nombre moyen de représentations pour un spectacle était de 3,7 dans un centre dramatique national et de 2,3 pour une scène nationale. Ce constat était déjà celui du rapport de la mission de Bernard Latarjet, Pour un débat national sur l’avenir du spectacle vivant, en 2004. Une partie de ce qui est créé et financé n’est que très peu diffusé. Même si les facteurs qui y concourent sont multiples, cette situation est imputable, pour l’essentiel, à des systèmes d’aide publique historiquement centrés sur le renouvellement de la création.
Pour autant, rien n’a véritablement été entrepris pour redéfinir l’équilibre entre création et diffusion. En mettant en lumière les fragilités et les incohérences du système actuel, la crise sanitaire a encore souligné la nécessité d’un rééquilibrage au plan économique, budgétaire et artistique. Cela passe par une réflexion sur l e s m o d e s d e p r o d u c t i o n , d e programmation et de diffusion, ainsi que par des évolutions des cadres réglementaires et des pratiques .Conscient de cette problématique, le ministère a engagé un état des lieux sur les conditions de production des spectacles, en lien avec les DRAC et l’ensemble des partenaires concernés (État, collectivités, lieux labellisés et non labellisés, compagnies, etc .). Seule une approche globale permettra en effet de réaliser les changements souhaitables .
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