« Décrétons le salut commun ! »

— Le n° 381  de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Cette petite phrase que chantent à chaque grande occasion, les révolutionnaires du monde entier, prend aujourd’hui un relief saisissant.

Pourchassé par les mercenaires sanguinaires de la bourgeoisie française, le poète « communard » qui l’a écrite, du fond du galetas parisien où il se cachait, pouvait-il se douter qu’un siècle et demi plus tard, elle résonnerait encore comme une exhortation lancée à l’humanité entière ? C’est pourtant de cela qu’il est urgent de prendre conscience aujourd’hui et à une échelle de masse, planétaire. L’idée principale du petit livre rouge du GRS (« Cette heure de nous même ! ») est que l’urgence martiniquaise, aussi spécifique soitelle, coÏncide avec l’extrême urgence du monde. Et, bien sûr, la seconde surdétermine la première. Que cela déplaise à des esprits chagrins ne change rien à l’affaire.

Le global détermine le local, répète avec raison Jean-Luc Mélenchon. Déjà Jaurès écrivait au début du vingtième siècle : « Notre programme c’est l’humanité ». Et Fidel Castro renchérissait : « Avant la patrie, il y a l’humanité ». Nos plus illustres penseurs, chacun avec son style, n’ont pas dit autre chose. « Ma race, la race humaine. Ma religion, l’humanité » (Aimé Césaire). Et Frantz Fanon revendiquait de « Chercher l’Homme où qu’il se trouve ». Édouard Glissant lui ne cessait d’élucider le « Toutmonde » en nous invitant à y prendre fièrement notre place.

Dans cette obsession, il se trouve, nous n’y pouvons rien, que l’éthique la plus exigeante rencontre la nécessité objective la plus implacable. En s’emparant de la Planète toute entière, des États-Unis à la Chine, le capitalisme a ajouté une contradiction à celle qui le définissait dans la tradition marxiste (la contradiction entre les forces productives devenues collectives et les rapports de production restés privés). Il a surajouté cette contradiction majeure, entre son propre maintien et la survie de l’espèce humaine. Le changement climatique n’est plus une simple menace. Il est une réalité palpable, et jour après jour, d’un bout à l’autre de la planète, il produit des effets sidérants.

Tous les pays du monde sont devant la même tâche : s’adapter à ce qui est déjà irréversible, conjurer le « plus pire » pour une génération qui est déjà sur terre. Et toutes nos misères sont contemporaines de cette angoisse mondiale : notre survie en tant que peuple est menacée par la terrible concordance de la démographie, des évolutions socio-économiques objectives et des politiques colonialistes.

Le pire dans un tel contexte, serait de sombrer dans une neurastnie paralysante en ignorant l’autre leçon fondamentale de l’histoire : confrontés au pire, acculés aux dangers les plus imminents, les peuples ont en euxmêmes les ressources du sursaut, l’instinct de survie, voire l’énergie du désespoir. Il s’agit juste de chercher ensemble les chemins, sans l’arrogance des détenteurs autoproclamés de la vérité révélée, en tournant le dos aux sectarismes rances des calculateurs aux petits bras, avec bien entendu une claire conscience des impasses qui nous mettent au bord du gouffre. Le même chant prémonitoire cité au début de ce papier nous donne la piste principale du salut.

Elle tient en un appel et une prédiction : « Producteurs, Sauvonsnous nousmêmes ! », « l’internationale sera le genre humain!».

Philippe Pierre-Charles

Au-delà de la polémique Bellay/ Hajjar, quels revendications ?

En dehors des outrances polémiques d’intérêt limité, l’échange vigoureux entre l’ancien et la nouvelle députée de Fort-de-France, a le mérite de pousser à la réflexion d’ordre stratégique.

Le premier a beau jeu de dire que l’abolition du secret des affaires est une condition d’une lutte efficace contre la vie chère, que le bouclier qualité/prix n’ est qu’une farce inventée jadis pour casser l’accord signé avec le Collectif du 5 février en 2009, pour la baisse de 20 % sur 2586 produits, et que bref sans la contrainte et le contrôle, la pwofitasyon continuera. La seconde n’est pas moins fondée à dire que les idées prônées par le premier vont à l’encontre de l’ordre néolibéral contre lequel il n’a lui même rien obtenu de concret.

On est au cœur du problème. Lorsqu’une activité économique concerne la vie de toute une population (coût de la vie, choix de consommation, impacts sur la production, sur l’emploi, sur les ressources publiques), elle ne restera jamais aux mains du capital privé sans graves dommages pour le plus grand nombre. Cette loi est aussi têtue que le capitalisme luimême. Il est donc tragicomique de voir que les mêmes qui prônent comme un dogme absolu la « concurrence libre et non faussée », prétendent mettre en place, contre « la main invisible du marché », des lois contre la logique impitoyable de la concurrence qui conduit naturellement les plus gros à avaler les plus petits, et donc à produire son contraire, c’estàdire le monopole ou l’oligopole !

Refuser de s’opposer à la logique du capitalisme conduit à des contradictions cocasses : il est évident qu’un certain niveau de concentration du commerce permet d’augmenter la rentabilité et, si c’est le but, de faire baisser les prix ! Le premier problème n’est donc pas entre gros ou moyens commerces, mais bien entre commerces aux mains du Capital ou commerces aux mains de la société.

Seul un système commercial contrôlé par la société permettrait de prendre en compte tous les aspects essentiels à la vie du plus grand nombre : choix des politiques d’importation (et donc choix des priorités de consommation), coût des marchandises, aménagement du territoire (contre les excès du transport ou de l’emprise sur le foncier, pour une certaine proximité et une vie locale humaine…). Seule une planification centralisée peut permettre, par une péréquation élémentaire, d’empêcher que la proximité d’approvisionnement soit synonyme de cherté de la vie.

Bien évidemment, nous parlons là d’une organisation qui remplace la course aveugle au profit d’une poignée, par la gestion commune en fonction des intérêts économiques, sociaux, écologiques voire culturels de la collectivité.
Sans attendre la
« Saint-Glinglin » ou « le Grand Soir », comme disent les bourgeois, il est possible de faire des pas dans cette direction. Nous avons lancé l’idée de la Centrale publique d’achat à qui devrait revenir le monopole de la planification pour permettre, sous contrôle populaire, la prise en compte de l’ensemble des problèmes. Une alternative temporaire peut être la réquisition de la grande distribution, moyen de lui imposer la transparence et la priorité aux intérêts du plus grand nombre.

On sortira par là des sentiers battus. On sortira des chimères du capitalisme entravé, mais sûr, malgré les belles paroles, de garder le dernier mot.

claration de la CARiCOM

DÉCISION DU GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE DE RETIRER CUBA DE LA LISTE DES ÉTATS SOUTENANT LE TERRORISME

La Communauté des Caraïbes (CARICOM) se réjouit de la décision du Gouvernement des États-Unis d’Amérique, le 14 janvier 2025, de délivrer un certificat d’annulation de la désignation de la République de Cuba comme État soutenant le terrorisme.

La décision de retirer la République de Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme des États-Unis d’Amérique lève la restriction imposée à tort qui a infligé de graves souffrances au peuple cubain. C’est un pas dans la bonne direction.

La CARICOM a toujours plaidé en faveur de la levée de l’embargo des États-Unis d’Amérique contre Cuba et a appelé au démantèlement des mesures obsolètes et discriminatoires qui ont exacerbé les difficultés économiques et sociales de Cuba.

À cet égard, la Communauté réitère son appel à la levée de l’embargo financier, économique et commercial imposé au peuple et au gouvernement de Cuba par le gouvernement des États-Unis d’Amérique.

17 janvier 2025