Les travailleurs du secteur du commerce et de la grande distribution sont en lutte depuis plus d’un mois à MILENIS et à PROMOCASH pour s’opposer à la baisse de leurs revenus décidée par leur patron et le groupe DESPOINTES. La durée de cette grève met en lumière la volonté d’un patron de faire plier les travailleurs et de les obliger à accepter sans conditions ses décisions même quand celles-ci vont dans le sens de la diminution de leur revenu déjà très bas. Des mères et des pères de famille travaillant depuis deux à trois dizaines d’années dans ces entreprises ont décidé de ne pas se laisser faire. Le groupe DESPOINTES qui continue à engranger des bénéfices substantielles chaque année en veut encore plus.
Cette grève qui voit le jour 10 ans exactement après le grand mouvement du LKP est une mise à l’épreuve imposée par le grand patronat. Ces profiteurs veulent montrer, dix ans après, que le système de pwofitasyon remis en cause par le LKP est plus que jamais présent et qu’il a des beaux jours devant lui. Dans d’autres entreprises des attaques similaires, moins brutales sont portées aux droits des travailleurs. Ailleurs c’est la jeunesse qui est poussée à l’expatriation, au chômage et à la délinquance. Ce sont aussi des petits entrepreneurs qui sont mis à genoux par les poids des taxes fiscales et sociales en même temps que des concurrents venus d’ailleurs viennent leur retirer le travail de la bouche.
Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Elle est le fait d’un système colonial qui se cache sous le masque de la départementalisation mais conçu pour piller la Guadeloupe, s’emparer de nos terres et de nos richesses, exploiter notre force de travail, nous confiner dans une position de sous-hommes, dominés, exploités et soumis.
L’UPLG a pris naissance et s’est développé pour s’opposer et mettre un terme à ce système.
Des années de combat dans le but de faire sortir la Guadeloupe du carcan colonial, de rompre avec le statut départemental, de faire que la Guadeloupe fasse irruption sur la scène internationale. Des années de combat à côté des organisations de la grande famille patriotique, toutes issues de la réflexion et de l’analyse d’un certain nombre de Guadeloupéens qui ont osé dire haut et fort « Nou sé Gwadloupéyen, nou pa fwansé ». Qui ont inscrit la lutte des travailleurs et celle du peuple guadeloupéen pour sa souveraineté et son émancipation dans un même schéma global passant par la conquête de l’indépendance nationale.
Même si l’UPLG n’est pas restée fermée à la multiplicité des propositions d’évolution et, avec d’autres, a essayé de promouvoir des évolutions partielles, vers des statuts transitoires. Même si en 1991 elle a proposé un projet de Nouvelle collectivité de Guadeloupe avec des compétences propres, des compétences partagées avec l’état français, et des compétences exclusives de l’état français, elle reste persuadée que ce ne sera qu’en rompant avec le système colonial que nous pourrons envisager une société guadeloupéenne plus juste et plus solidaire et où l’homme guadeloupéen pourra retrouver son équilibre et s’épanouir sereinement.
Depuis 2003, la classe politique guadeloupéenne et le peuple lui-même, ont subi un traumatisme politique sans précédent. Un rejet sans appel d’une proposition d’évolution minimale qui ne remettait en cause aucune prérogative de l’état français. Plus de 15 ans après, face à tous les maux que connaît la Guadeloupe et le refus de l’état français d’assumer ses responsabilités, un nombre de plus en plus important de Guadeloupéens s’interroge sur le devenir du pays.
L’avènement de cette nouvelle Guadeloupe semble se redessiner.
Seulement, les élus Guadeloupéens, toujours enkystées dans la servitude coloniale, ne sont jamais présents quand l’intérêt supérieur du pays nous appelle.
Le pays plonge dans un enlisement économique sans appel. Tout le tissu économique s’affaiblit. Toutes les productions s’effondrent. Le colonialisme français, ses multinationales ainsi que les grandes familles békés héritières du système esclavagiste et protégées par ce même système aujourd’hui ont mis la main sur des pans entiers de notre économie. Protégés par l’arsenal répressif colonial, quelques patrons profitants se croient autorisés à mettre les travailleurs à genoux.
L’UPLG considère que les attaques actuelles portées contre les travailleurs de CARREFOUR MILENIS et PROMOCASH et ailleurs sont des atteintes insupportables à la société guadeloupéenne.
L’arrestation brutale du leader syndicaliste Jean-Marie NOMERTIN, dans un piquet de grève, suivi de trois heures de garde-à-vue, est encore l’expression du mépris et de l’arrogance des serviteurs du système colonial en Guadeloupe.
A ces attaques nous nous devons de porter une réponse guadeloupéenne. Aucun développement de la Guadeloupe n’est possible sans reconnaissance des droits des travailleurs, sans justice sociale.
L’UPLG appelle l’ensemble du peuple guadeloupéen à prendre fait et cause et à porter un soutien massif aux travailleurs en lutte. C’est la mobilisation collective qui doit être la réponse à la politique anti sociale du patronat et du gouvernement français. Organisons la solidarité autour des travailleurs en lutte. Ce combat, c’est le nôtre à tous.
Ensemble pour faire triompher la justice et le droit.
Ansanm nou ké gangné.
La direction nationale de l’UPLG