« Déclaration » & « Autant en emporte le vent »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Déclaration

J’aurais aimé t’écrire
des paroles d’amour,
des roses de velours
douces comme un sourire…

Mais prends garde aux épines :
qui s’y frotte, s’y pique !

J’aurais voulu te dire
de subtils mots jasmin
dont l’enivrant parfum
fait tourner tous les cœurs :
un orgasme d’odeur !

Mais avec le temps vire,
s’évapore une odeur…

Lors je n’ai pu t’offrir
à la fin seulement
qu’un modeste poème,
bouquet de fleurs des champs
pour te dire : “je t’aime !”

Autant en emporte le vent…

Un bref vent de colère,
la pluie de pleurs amers
ont tes traces effacées
de pas sur le sentier
du jardin de mon cœur…

Ton parfum entêtant
qui flotte dans les airs
demeure pour un temps,
peu à peu s’y mêlant
à celui d’autres fleurs…

Le parfum du bonheur
fragile et volatile
des amours éphémères,
l’odeur des fleurs séchées
bien trop vite cueillies
et puis trop tôt fanées…

Relents de nostalgie :
fortune versatile
comme fumée d’encens
se dissipe en dansant
au caprice du vent…

Mais qu’importe après tout,
on n’a pas de regrets
quand reste seulement
le souvenir charmant
de tous les bons moments…

Patrick Mathelié-Guinlet