Danmyé, l’art martial martiniquais : Héritage culturel et tradition guerrière

Samedi 11 novembre / 19h / Soirée Danmyé / Place de la Savane à F-de-F

« Autrefois Toute la Martinique se donnait rendez-vous sur la Savane le 11 novembre, le 14 juillet et le Sanmdi Glorya pour voir évoluer les combattants de danmié. Ces rassemblements ont disparu depuis… 1976. Aujourd’hui l’association La Wonn Danmié Matinik se fait un devoir de faire revenir ces rendez-vous à la Savane.
Ce sera l’occasion d’honorer et de remercier, deux piliers du monde du danmié. Jean-Pierre Castel, et Dadou Tenard.

Le Danmyé, également appelé Ladja, Kokoyé ou Wonpwen, est un art martial martiniquais profondément enraciné dans l’histoire et la culture de l’île. Cette forme de lutte dansée trouve ses origines dans les pratiques guerrières des ancêtres africains esclavagés, transmises à la Martinique, et a évolué au fil du temps pour devenir une expression artistique unique.

Ancrage dans la tradition et la spiritualité

Le Danmyé est bien plus qu’une simple danse de combat ; il représente un héritage culturel africain, imprégné de spiritualité et de rituels. Avant les combats sérieux, les participants se livraient à une préparation spirituelle et physique, soulignant l’importance accordée à cet art martial. Le combat était autrefois intense, marqué par des coups puissants et des gestes fulgurants, mais aujourd’hui, la pratique a évolué vers une forme plus contrôlée.

Une musique envoûtante et un orchestre rythmique

Au cœur du Danmyé réside une symphonie de tambours bèlè, de tibwa, et de chants responsoriaux. L’orchestre, composé de tambours joués à deux et de chants souvent improvisés, crée une atmosphère envoûtante et rythmée. Les séquences rythmiques du tambour jouent un rôle crucial en galvanisant, soutenant, et avertissant les lutteurs tout au long du combat.

Des liens avec d’autres formes de lutte dansée

Le Danmyé partage des similitudes avec d’autres formes de lutte dansée présentes dans d’autres régions du monde, telles que le Capoeira au Brésil, le Moringue à La Réunion, ou encore le Mayolè en Guadeloupe. Ces liens témoignent de la richesse des influences culturelles qui ont façonné le Danmyé au fil des générations.

Stratégies et principes fondamentaux

Les combats de Danmyé sont régis par des principes stratégiques et des tactiques spécifiques. Les lutteurs adoptent différentes positions et techniques, allant des coups de poing aux projections et aux immobilisations. Le combat repose sur le principe du « ou wè-y, ou pa wè-y, » où les lutteurs feignent de danser pour tromper l’adversaire avant de porter un coup décisif.

Un héritage africain et des controverses sur les origines

L’origine du Danmyé remonte aux traditions africaines, apportées par les esclaves en provenance du Sénégal, du Bénin, voire de Gorée au Sénégal. Des éléments de la culture européenne et indienne, notamment la gestuelle de danse et le Kalarippayatt indien, ont également influencé le Danmyé au fil du temps.

Transmission et préservation de l’art martial

Après une période de répression pendant la départementalisation en 1948, le Danmyé a connu un renouveau dans les années 60 et 70, soutenu par des groupes folkloriques et des mouvements indépendantistes. Aujourd’hui, des associations telles que l’Association MiMèsManmayMatnik (AM4) travaillent à préserver ce patrimoine culturel en organisant des rassemblements, des écoles, et des cours.

Le Danmyé, en tant qu’expression artistique et art martial, incarne l’histoire complexe de la Martinique, mêlant héritage africain, influences culturelles diverses, et la volonté de préserver un patrimoine unique. Cet art continue de prospérer, offrant aux générations actuelles une connexion tangible avec leur passé tout en évoluant avec le temps.

M’A