— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Les martiniquais ne doivent pas être contraints de choisir entre un Président du C.E., habité par une conception autocratique du pouvoir, et son challenger qui est tout, sauf rassurant.
Le premier, bien que brave homme au demeurant, est tout simplement inadapté à la fonction ; celle-ci exige un esprit d’ouverture ,de conciliation et de dialogue qui lui fait cruellement défaut .
Sa vision ,en matière de gestion des affaires publiques , se borne à dépenser le moins possible pour afficher fièrement ,in fine, des comptes en équilibre comptable .
Le développement du territoire martiniquais pour assurer l’avenir de sa population n’est pas son affaire mais celle de l’Etat et du secteur privé qu’il peut éventuellement envisager d’accompagner financièrement ,dans des conditions modestes.
Par contre il reste farouchement jaloux de ses prérogatives jusqu’à faire le vide autour de lui et à ne supporter que des affidés complaisants et serviles .
Le résultat de ce comportement pathologique est une Martinique à la traîne , privée du dynamisme de sa jeunesse, qui ne songe plus qu’à s’évader d’une île en rupture d’avenir et dont les représentants à l’Assemblée territoriale sont ,pour leur part ,réduits à l’impuissance.
Il y a don urgence à mettre fin à cette expérience calamiteuse.
Mais c’est là que le plus grand discernement s’impose , l’adage populaire nous met en garde : soti en cen-nes, tombé en difé !
Il ne faudrait pas passer d’un extrême à l’autre , d’une gestion étriquée, trop précautionneuse de petit boutiquier , à un laxisme débridé, une absence totale de rigueur gestionnaire par laquelle certains se sont distingués, dans l’exercice de leurs différentes fonctions de responsabilité .
Pas question en effet de revivre le remake d’une certaine gestion régionale ayant conduit à la faillite de cette institution et dont le responsable n’est autre que le mentor, considéré comme un héros , de l’actuel prétendant à la direction de la Collectivité Territoriale de Martinique .
En outre, il serait temps que les mêmes, qui se gavent de mots ,disent clairement où ils veulent nous entraîner ; l’autonomie ? le Président de la République à mis les points sur les i pour ceux qui ne semblent pas comprendre eux-mêmes le sens profond des concepts qu’ils utilisent.
Être autonome cela veut dire avant tout assurer soi-même son indépendance financière , on n’est pas autonome au compte d’autrui ,sauf peut-être en poésie où il est possible de refaire le monde à sa convenance.
Adapter la réglementation nationale aux spécificités locales, c’est une revendication tout à fait légitime , mais il n’existe pas de droit de tirage sur le budget de la nation française pour ceux qui veulent continuer à bénéficier des droits et avantages de la République ,notamment dans le domaine social, tout en s’affranchissant de ses règles et obligations.
« Il n’y a pas de finances ni de fiscalité magiques » a martelé le chef de l’Etat, c’est un jeu à somme nulle : ce qu’on vous donne d’un côté on vous le retire de l’autre , dur rappel aux pépins de la réalité qu’il convient , pendant qu’il en est encore temps ,de méditer.
Pierre Alex MARIE-ANNE