— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Une fois de plus , le député LETCHIMY cherche à induire en erreur l’opinion.
Après nous avoir embarqué , au mépris de l’esprit du vote des martiniquais , lors de la consultation référendaire de janvier 2010, dans ce système institutionnel qui démontre jour près jour son inadaptation à la situation de la Martinique, voici qu’il récidive.
Dans une interview sur un média local (ZOUK TV), il soutient que les dysfonctionnements à répétition de la Collectivité Territoriale de Martinique ne seraient dus qu’à « un problème d’homme »; sous-entendu il suffirait de le mettre à la place de l’actuel Président du Conseil Exécutif pour que “tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes”.
C’est vraiment prendre ses compatriotes pour des imbéciles! ; ils ne sont pas prêts d’oublier l’épisode de la faillite de l’ancienne Région dirigée par son mentor, feu Camille DARSIERES.
C’est surtout nié les principes fondamentaux du Droit Constitutionnel ,comme les règles de base de la République qui veulent que le fonctionnement des institutions démocratiques ne soit pas tributaire du caractère personnel de ceux qui exercent le Pouvoir.
Les textes qui régissent ces institutions doivent garantir ,en tous temps ,le respect des exigences d’un fonctionnement démocratique, quelque soit la personnalité singulière de leurs dirigeants .
On ne peut que s’interroger dans ces conditions sur cette persévérance de ce député à vouloir maintenir ,contre vents et marées ,un système qui a fait la preuve de son inefficacité et de sa perversité; faut-il y voir la volonté de préserver ,pour l’avenir les instruments de sa propre domination; hyper -concentration des responsabilités et de la manne financière entre les mains d’une seule et même personne, sans véritable contrôle d’une Assemblée réduite, par les conditions même de son élection (sur la même liste que la tête de liste), au rôle de simple chambre d’enregistrement des décisions de l’Exécutif ? Le risque de dérive autoritaire est on le voit dans la nature même de ce régime de pouvoir personnel déséquilibré, et ne peut être ,sans ,aveuglement, ramené à uns simple question de personne.
D’où l’impérieuse nécessité de conjurer ce danger par une réforme de l’Institution qui peut être réalisée à moindre frais et sans délais rédhibitoires; il suffit de proposer un simple aménagement de la loi du 27 juillet 2011 instituant la CTM pour aligner son mode de gouvernance sur celui en vigueur à la GUYANE: suppression du Conseil Exécutif, remplacé par une Commission Permanente où siège l’opposition, ce qui met fin par la même occasion à la dualité de Présidents , source potentielle de conflits ; autre avantage et non des moindres, le Président de l’Assemblée délibérante étant son propre Exécutif ,ces deux fonctions gagnent en fluidité et efficacité; les conseillers territoriaux, pour leur part ,dont les commissions deviennent incontournables se trouvent de ce fait pleinement revalorisés et restitués dans leur rôle de proposition et de contrôle.
Dans ces conditions la position négative de ce parlementaire PPM sur cette question de bon sens apparaît incompréhensible; elle ne peut que renforcer le sentiment que l’intéressé est plus soucieux de prendre sa revanche sur l’actuel Président de l’Exécutif que de permettre aux martiniquais de bénéficier d’un mode de gestion satisfaisant de leur collectivité territoriale.
Etant par ailleurs, chef d’un parti (le PPM) dont la revendication principale demeure “l’autonomie de la nation martiniquaise”, la question que chaque citoyen est en doit de se se poser est celle de la finalité poursuivie par ce parlementaire.
S’agit-il pour lui de se réserver la possibilité, si d’aventure le poste de Président de l’Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique venait à lui échoir, de nous engager, à notre corps défendant, sur des chemins tortueux semés d’embûches, conduisant à des horizons remplis d’incertitudes?
Il est temps que chacun y réfléchisse sérieusement !
Pierre Alex MARIE-ANNE