— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Aux Antilles , que ce soit en Guadeloupe ou plus encore en Martinique, nous évoluons dans un environnement entouré d’incertitude : quel que soit le journal que vous saisissez, la radio que vous écoutez, la télévision que vous regardez, ce ne sont que des prévisions démenties, des reprises qui n’arrivent pas, des catastrophes et des annonces de licenciements inattendus.
La réflexion n’a plus alors aucun point d’appui et rien ne peut même être pensé à l’avance. On ne peut que constater a posteriori ce qui s’est passé.
Faut-il alors renoncer à toute anticipation et se contenter de vivre au jour le jour comme on peut ou on aime tant à le faire aux Antilles ? Faut-il s’abandonner aux forces instantanées pour en tirer parti ? Où va-t-on ? On verra bien, on ira là où on pourra, avec toutefois ,selon moi, une certitude : une croissance zéro en Guadeloupe et la récession en Martinique et Guyane dès 2017.
La Croissance zéro est une théorie économique selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état d’équilibre, un état stable. La théorie implique que le modèle de croissance continue est intrinsèquement instable, crée le cycle boom/récession, et que dans un contexte de ressources limitées, elle ne pourra maintenir les niveaux actuels de prospérité indéfiniment.L’économiste Robert Gordon estimait en 2012 que « l’on a toutes les raisons de penser que la croissance moyenne à 2 % c’est définitivement fini ! », nous serions donc au début d’une stagnation séculaire. La croissance élevée des dernières années n’était en fait qu’une exception dans l’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique due au passage de colonie au statut départemental avec en plus l’assimilation.Avec la nouvelle donne qui se profile en France avec la réduction de la dépense publique, c’en serait donc fini de la croissance en Guadeloupe et Martinique! Bien entendu, les prévisions en matière d’économies et d’innovation « sont un art difficile surtout lorsqu’elles concernent l’avenir , mais une tendance lourde à savoir la croissance zérose dessine en Guadeloupe avec la réductions des dotations de l’Etat et les économies budgétaires…. et une récession en Martinique avec les difficultés budgétaires de la CTM .
Un récent rapport du Sénat à l’initiative du sénateur Guyanais Georges Patient, met en évidence les problèmes posés par la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) sur les communes ultramarines.Ainsi à l’horizon 2020, les communes d’outre-mer perdraient ainsi, selon les projections retenues, un total de 18,4 millions d’euros de dotation forfaitaire. Si certaines y gagneraient au change, les trois-quarts d’entre elles y perdraient. Ainsi, 156 (soit 73 %) percevraient une dotation forfaitaire inférieure à celle projetée hors réforme, représentant une perte moyenne de 21,7 euros par habitant (soit un montant global de 36,2 millions d’euros en moins). A l’inverse, 59 communes bénéficieraient d’une dotation plus élevée, pour un gain moyen de 16,2 euros par habitant (soit un surplus de 17,8 millions d’euros).
Dans les Antilles – Guyane, les effets de la réforme apparaissent contrastés « avec une croissance nette de la dotation forfaitaire pour la Guyane, une croissance plus mitigée pour la Guadeloupe et une perte de ressources pour la Martinique ». « Ces projections montrent que, s’ajoutant à la contribution au redressement des finances publiques (CRFP), à l’effondrement des recettes d’octroi de mer, la réforme de la dotation forfaitaire va considérablement pénaliser les communes de Martinique ». On pointe également une « perte substantielle de crédits » pour les villes capitales des Antilles avec la suppression du complément garantie.(sources site internetmaire infodu26 avril 2016).
Le gouvernement a décidé de tailler dans les dotations qu’il alloue aux Régions, Départements, communes et groupements de communes à fiscalité propre.Le message de l’État est clair. Il consiste à dire que les objectifs de redressement financiers et économiques concernent tout le monde et que les collectivités doivent aussi se serrer la ceinture. Les collectivités locales de Guadeloupe et Martinique sont maintenant au pain sec et à l’eau !
Dans un article paru avant-hier sur France Antilles , le président de la chambre régionale des comptes souligne avec une régularité métronomique les carences de gestion des collectivités de Guadeloupe , or dit-t-il « Il y a suffisamment d’argent et de transferts en Guadeloupe pour y assurer un développement économique harmonieux et fort. »
« Les communes engagées dans une intercommunalité devraient, avec les économies d’échelle induites, gérer bien mieux leurs investissements et leur masse salariale ». Deux solutions s’offrent aux collectivités : soit recourir aux impôts locaux pour combler la recette manquante, soit diminuer leurs dépenses. Or rien n’arrive. Les maires et présidents de collectivités ne veulent pas couper dans les effectifs, surtout avec le chômage de masse qui domine dans nos îles , et pas plus dans les dépenses sociales ou éducatives auxquelles l’électeur est sensible. Ils vont devoir ,contraints et forçés,couper dans les subventions aux associations qui souffrent déjà terriblement, en particulier dans le sport et la culture depuis le début de l’année; ils vont devoir économiser sur leurs frais de gestion, mais surtout, ils risquent de couper dans ce qui ne se voit pas immédiatement, les investissements. Les magistrats de la chambre régionale des comptes dénoncent « une mutualisation [qui] demeure encore embryonnaire, très sectorisée[…]. Un constat d’autant plus préoccupant que le mouvement intercommunal s’est traduit par une forte progression des dépenses de personnel communautaires sans diminution des dépenses des communes membres ».L’argent public est souvent mal utilisé selon le rapport annuel de la Chambre régionale des comptes, et le service public n’est pas à la hauteur des moyens dépensés.
Emplois d’avenir en Martinique, bientôt la sortie. Et après ?
Si l’on parle aujourd’hui davantage de garantie jeunes et prime d’activité mais plus d’emplois d’avenir, ceux-ci n’ont pas manqué pas de revenir dans l’actualité tant en Guadeloupe qu’en Martinique avec le débat budgétaire.Les premiers contrats signés en 2013 arrivent à leur terme. l’État des lieux sur ce dispositif réservé aux 16-25 ans est actuellement en cours en Martinique après la grève à la collectivité territoriale de Martinique (CTM )pour cause de suppression de postes en CDD. Leur création date d’une loi d’octobre 2012 . « L’emploi d’avenir inclut la formation dans le temps de travail »,Un poste en contrat d’avenir, dans une entreprise privée, est financé à 35 % par l’État, soit 506 € pour une rémunération au Smic. Pour le secteur non-marchand (collectivités locales, territoriales, associations…), l’aide est encore plus importante. L’État finance 75 %, soit 1 084 €. Dans le cas des associations, la Région ajoute un complément de 12,5 %. La prise en charge totale est alors de 87,5 %.Les premiers contrats ont donc commencé à être signés entre la fin de l’année 2012 et le premier semestre 2013. Cela fait donc trois ans. Trois ans, c’est justement la durée maximum d’un emploi d’avenir en CDD, option largement choisie par les collectivités. Elles représentent un quart des employeurs, juste après les associations et devant le secteur marchand. Au total, près de 230 000 jeunes font partie de ce dispositif, et continuent à y entrer . Que vont devenir ces jeunes à leur issue ? Ces emplois d’avenir ont ils amélioré leur professionnalisation comme c’était l’objectif premier ? Tout le monde répond qu’il est trop tôt pour un quelconque bilan . S’il est une certitude, c’est que le moment est sérieusement venu de se poser la question,car Il y a des collectivités locales qui ne veulent plus se lancer de peur d’avoir à pérenniser ces emplois, alors qu’une première vague de contrats se terminera entre juin et septembre, près de 30 000 selon l’Union nationale des missions locales, têtes de pont du déploiement des emplois-jeunes dans les territoires. L’échéance est courte pour ceux qui ne l’ont pas encore anticipé : « Effectivement, beaucoup de jeunes sont désarmés quand se profile une fin de contrat et ne savent pas comment orienter leur recherche d’emploi et surtout mettre en valeur leur expérience professionnelle en collectivité. » La pérennisation de l’emploi au sein de la collectivité est bien sûr une issue sur laquelle beaucoup de jeunes comptent. Mais le contexte n’y est certainement pas favorable. Pour la collectivité, il faut se passer totalement des 75 % de subventions que l’État apporte au paiement de ces contrats.Plus difficile aujourd’hui , car les collectivités et les associations, rencontrent des difficultés à consolider les emplois notamment pour des raisons financières. En Guadeloupe ,30 emplois d’avenir ont fait l’objet d’une suppression au dernier budget voté par la région , et ce sera selon toute vraisemblance pire en Martinique .
La région , le département et les communes et la CTM au pain sec en Guadeloupe et Martinique ! » En effet, l’IEDOM, vient de montrer que le peu de croissance existant n’est pas dû qu’à l’activité des administrations publiques mais au regain de la consommation. Ce ne sont donc plus les collectivités qui tirent la croissance du pays. Voilà qui confirme l’impasse de la politique « austéritaire » du pouvoir à l’égard des collectivités locales.
Désormais, ce sont les professionnels du bâtiment qui tirent la sonnette d’alarme. Ils craignent que leurs carnets de commande ne s’assèchent encore plus. En s’attaquant aux collectivités, le gouvernement met en danger un des moteurs les plus indispensables pour assurer un redémarrage de notre économie.
Un rapport sénatorial publié la semaine dernière, confirme l’absurdité de ces choix. La réduction des dotations de l’État aux collectivités territoriales, y-est-il écrit, va plonger la grande masse d’entre elles dans « l’impasse financière », à moins d’une « diminution de 30% » de leurs investissements. C’est colossal ! Cela va considérablement aggraver la spirale récessive créée par les politiques de réduction de la dépense publique.
Il faudrait, en tout état de cause, s’attendre à une multiplication des cas de petites et moyennes communes en difficulté, en particulier des villes-centres comme Basse-Terre , Pointe à Pitre et surtout Fort de France pour lesquels il existe de fortes attentes en matière de services et d’équipements.
Pour les communes, c’est donc la quadrature du cercle. On les oblige à augmenter la fiscalité locale qui étrangle de trop nombreux ménages, à supprimer de nombreux investissements et services indispensables, ou à augmenter leur niveau d’endettement. Tout le contraire d’une sortie de crise !Quel impact sur la Guadeloupe et la Martinique peut avoir une croissance zéro du fait de la réduction des dotations et de la dépense publique ainsi que de la chute attendue de la consommation voire encore plus du tarissement de l’investissement qui s’en suivra? – Ces conséquences se traduiront inévitablement par un déclassement social de la classe moyenne qui a bénéficié à plein de la départementalisation et par un accroissement des inégalités , de la pauvreté de la classe populaire qui n’aura plus la protection de l’État providence , et de façon plus générale d’une l’insécurité accrue du fait d’une jeunesse sans perspectives et surtout sans repères voire une violence intra-familiale encore plus forte avec l’éclatement de la cellule familiale qui va s’accentuer avec la hausse exponentielle des divorces imputables aux difficultés financières . L’austérité passe généralement par un gel ou une baisse de salaire des fonctionnaires ainsi que par des coupes sociales et on sera selon toute vraisemblance prochainement avec la menace de déflation , dans un climat de croissance zéro en Guadeloupe et de probable récession en Martinique . Le gel des retraites, le gel du point d’indice des fonctionnaires , les économies de 50 milliards et plus selon certains experts , sont considérés comme des variables d’ajustement budgétaire importantes. Mais ces mesures se traduisent par un accroissement des inégalités et de la pauvreté. Comme nous l’avions déja entrevu dans nos précédents articles on pourrait en particulier assister en Guadeloupe et dans une moindre mesure en Martinique à une hausse du taux de pauvreté des couches populaires et peut-être des retraités alors que ce taux est aujourd’hui très bas en France. Toucher en 2017aux prestations sociales et/ou familiales produira le même effet, cela risquera de toucher en particulier les familles monoparentales très nombreuses aux Antilles et les ménages les plus vulnérables. Selon une étude réalisée par la Caisse d’allocation familiale (Caf) sur l’évolution des prestations familiales dans les départements d’Outre-mer en comparaison de la France hexagonale , plus d’un allocataire sur deux n’a que les prestations sociales comme rentrée d’argent. Et la Guyane a vu son nombre d’allocataire augmenter de 39% en dix ans. Une étude qui porte sur une période allant de 2003 à 2015. À la fin de l’année dernière, les quatre départements ultramarins réunis comptaient plus de 500 000 bénéficiaires.
L’étude met aussi en exergue que « plus de quatre allocataires domiens sur dix ont pour seuls revenus les prestations sociales versées par la Caf » . La dépendance aux prestations sociales est donc très forte. Qui sera plus particulièrement touché ? Les femmes retraitées et les femmes seules et surtout les jeunes seront particulièrement concernées .Cette croissance zéro touchera plus particulièrement les personnes les plus modestes et les femmes, car leur revenu dépend en Guadeloupe davantage que celui des hommes des prestations sociales. Les femmes retraitées seront particulièrement concernées par un gel des retraites, car ce sont elles qui forment le gros du bataillon des petites retraites. Cette croissance zéro touchera aussi la classe moyenne avec les professions libérales et les fonctionnaires , pilier du moteur de la consommation en Guadeloupe avec les 40%. Le point d’indice des fonctionnaires de l’État ,par ailleurs de moins en nombreux en Guadeloupe , n’a guère augmenté depuis le début de la crise financière de 2008 et a été gelé en 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 alors qu’il est normalement révisé chaque année pour s’adapter à la hausse du coût de la vie. Là aussi, les femmes seront particulièrement touchés avec en sus l’avènement du numérique car elles représentent 60 % des emplois de la fonction publique et para publique en Guadeloupe. En Guadeloupe , Il faut sortir des idées fausses. On entend souvent dire que la France sera au rendez – vous quoiqu’il arrive ! C’était vrai , il y a encore peu mais actuellement avec la croissance zéro à venir , ce postulat va s’avérer complètement obsolète. Or on sait que la consommation est le principal moteur de la croissance en Guadeloupe et Martinique. L’endettement d’un ménage n’est pas toujours source de revenus futurs, surtout si cet endettement vise la consommation. Les dépenses de l’État à l’inverse peuvent être productives, elles sont une manière de soutenir l’économie, et elles sont sources de recettes futures. Il faut défendre la dépense publique en Guadeloupe et Martinique qui a des fondamentaux économiques différents de ceux de la France métropolitaine : elle soutient la demande, elle soutient les débouchés pour les entreprises. Les prestations sociales, par exemple, permettent aux ménages qui en bénéficient de continuer à consommer. En plus de contribuer à réduire les inégalités, cela stimule l’activité et la croissance économique. La croissance zéro aura au contraire des effets pervers pour les guadeloupéens. Le gel des prestations sociales ou du point d’indice des fonctionnaires, c’est une perte de pouvoir d’achat pour les ménages guadeloupéens concernés, cela entraînera une baisse drastique de la consommation, qui pèsera sur l’activité et donc sur la croissance. C’est en définitive des recettes en moins pour les collectivités locale, car s’il y a moins d’activité comme par exemple actuellement dans le secteur du BTP, il y a moins de revenus distribués dans l’économie, et donc moins de recettes fiscales. Quand une collectivité locale dépense en investissements publics, elle soutient l’activité, elle soutient la croissance… les ménages consomment plus, paient plus d’impôts et plus de taxes… autant de recettes futures. Lors de la crise sociale de 2009, la Guadeloupe ayant un niveau soutenu de protection sociale comme la France et une stabilité de la masse monétaire qui irrigue l’économie guadeloupéenne a été relativement protégé ,et ce en dépit d’une chute du PIB de 4,6% ,( à noter qu’en Martinique ,la chute du PIB a été de 6,5% et celle ci est entrée en récession )et a ainsi donc pu éviter une vraie catastrophe économique et un désastre social : ce que l’on appelle les « stabilisateurs automatiques », comme les transferts publics et dépenses sociales qui soutiennent la consommation et l’investissement financier des collectivités comme la Région Guadeloupe et la région Martinique qui ont relancé l’activité, ont joué un rôle d’amortisseur de la crise sociale de 2009 . A l’inverse, aujourd’hui , dans ce nouveau contexte de crise larvée en France , la croissance zéro sera mortifère pour la Guadeloupe , car les salaires seront de plus en plus faibles, les ménages auront moins de revenus, consommeront moins et les entreprises ne parviendront pas à écouler leurs produits. L’austérité mènera à une crise sociétale de grande ampleur .On comprend que le problème n’est pas d’abord économique mais politique… Comment s’extirper de ce paradoxe? En Guadeloupe et encore moins en Martinique et Guyane, les politiques ne semblent pas prendre aujourd’hui la mesure de la révolte sociale et de la crise économique qu’il risquent de susciter avec l’incohérence des demandes des uns et des autres sur les transferts de compétences à une collectivité unique en voie de bureaucratisation comme certains le pensent en Martinique. On voit que la situation socio-économique actuelle de la France est en train d’atteindre un point critique. Face à l’exaspération sociale qui monte en flèche, on attend des politiques de droite comme de gauche qu’ils changent de logiciel et sachent parler un langage de vérité. Ce langage – révolutionnaire dans le contexte actuel – consisterait en fait simplement à dire qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, que la réalité n’est pas malléable à l’infini, que si on ne veut pas payer davantage d’impôts locaux, il va falloir envisager une redéfinition du jeu politique en Guadeloupe et Martinique et dire la vérité aux citoyens sur les menaces existantes. Le modèle des 40 dernières années a effectivement été de prendre d’une main à la classe moyenne pour redonner d’une autre à la classe populaire, c’était la mise en œuvre de la machine infernale de l’assistanat. Sauf que l’état des finances publiques et surtout le ras bol fiscal de la classe moyenne et supérieure ne permet plus ce jeu de passe-passe.
Les responsables politiques devront savoir expliquer aux Guadeloupéens et Martiniquais qu’ils vont avoir à s’habituer à recevoir moins de gains de productivité, s’habituer à une croissance Zéro et donc connaître la stagnation des niveaux de vie futurs.
Je mesure mes mots quand je déclare que l’impact de la croissance zéro sur la Guadeloupe et la récession en Martinique aura pour effet de diviser de moitié l’enrichissement global du pays à l’horizon 2025 du fait de la destruction créatrice de l’économiste Schumpeter. Une grande cassure économique arrive. Son origine n’est pas seulement d’ordre économique et financier, mais bien provoqué par l’incapacité des dirigeants politiques à repenser le modèle de développement actuel et l’organisation économique et administrative. Il faut le dire clairement sauf à risquer l’implosion face à une situation où il faudrait continuer à augmenter la pression fiscale non plus sur le revenu mais par le biais des impôts locaux et des taxes , baisser les prestations tout en évitant l’endettement. C’est une équation tout simplement impossible à atteindre dans le cadre du modèle économique et social ,actuel qui prévaut aux Antilles .Jean-Marie Nol, économiste financier
Aux Antilles , que ce soit en Guadeloupe ou plus encore en Martinique, nous évoluons dans un environnement entouré d’incertitude : quel que soit le journal que vous saisissez, la radio que vous écoutez, la télévision que vous regardez, ce ne sont que des prévisions démenties, des reprises qui n’arrivent pas, des catastrophes et des annonces de licenciements inattendus.
La réflexion n’a plus alors aucun point d’appui et rien ne peut même être pensé à l’avance. On ne peut que constater a posteriori ce qui s’est passé.
Faut-il alors renoncer à toute anticipation et se contenter de vivre au jour le jour comme on peut ou on aime tant à le faire aux Antilles ? Faut-il s’abandonner aux forces instantanées pour en tirer parti ? Où va-t-on ? On verra bien, on ira là où on pourra, avec toutefois ,selon moi, une certitude : une croissance zéro en Guadeloupe et la récession en Martinique et Guyane dès 2017.
La Croissance zéro est une théorie économique selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état d’équilibre, un état stable. La théorie implique que le modèle de croissance continue est intrinsèquement instable, crée le cycle boom/récession, et que dans un contexte de ressources limitées, elle ne pourra maintenir les niveaux actuels de prospérité indéfiniment.L’économiste Robert Gordon estimait en 2012 que « l’on a toutes les raisons de penser que la croissance moyenne à 2 % c’est définitivement fini ! », nous serions donc au début d’une stagnation séculaire. La croissance élevée des dernières années n’était en fait qu’une exception dans l’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique due au passage de colonie au statut départemental avec en plus l’assimilation.Avec la nouvelle donne qui se profile en France avec la réduction de la dépense publique, c’en serait donc fini de la croissance en Guadeloupe et Martinique! Bien entendu, les prévisions en matière d’économies et d’innovation « sont un art difficile surtout lorsqu’elles concernent l’avenir , mais une tendance lourde à savoir la croissance zérose dessine en Guadeloupe avec la réductions des dotations de l’Etat et les économies budgétaires…. et une récession en Martinique avec les difficultés budgétaires de la CTM .
Un récent rapport du Sénat à l’initiative du sénateur Guyanais Georges Patient, met en évidence les problèmes posés par la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) sur les communes ultramarines.Ainsi à l’horizon 2020, les communes d’outre-mer perdraient ainsi, selon les projections retenues, un total de 18,4 millions d’euros de dotation forfaitaire. Si certaines y gagneraient au change, les trois-quarts d’entre elles y perdraient. Ainsi, 156 (soit 73 %) percevraient une dotation forfaitaire inférieure à celle projetée hors réforme, représentant une perte moyenne de 21,7 euros par habitant (soit un montant global de 36,2 millions d’euros en moins). A l’inverse, 59 communes bénéficieraient d’une dotation plus élevée, pour un gain moyen de 16,2 euros par habitant (soit un surplus de 17,8 millions d’euros).
Dans les Antilles – Guyane, les effets de la réforme apparaissent contrastés « avec une croissance nette de la dotation forfaitaire pour la Guyane, une croissance plus mitigée pour la Guadeloupe et une perte de ressources pour la Martinique ». « Ces projections montrent que, s’ajoutant à la contribution au redressement des finances publiques (CRFP), à l’effondrement des recettes d’octroi de mer, la réforme de la dotation forfaitaire va considérablement pénaliser les communes de Martinique ». On pointe également une « perte substantielle de crédits » pour les villes capitales des Antilles avec la suppression du complément garantie.(sources site internetmaire infodu26 avril 2016).
Le gouvernement a décidé de tailler dans les dotations qu’il alloue aux Régions, Départements, communes et groupements de communes à fiscalité propre.Le message de l’État est clair. Il consiste à dire que les objectifs de redressement financiers et économiques concernent tout le monde et que les collectivités doivent aussi se serrer la ceinture. Les collectivités locales de Guadeloupe et Martinique sont maintenant au pain sec et à l’eau !
Dans un article paru avant-hier sur France Antilles , le président de la chambre régionale des comptes souligne avec une régularité métronomique les carences de gestion des collectivités de Guadeloupe , or dit-t-il « Il y a suffisamment d’argent et de transferts en Guadeloupe pour y assurer un développement économique harmonieux et fort. »
« Les communes engagées dans une intercommunalité devraient, avec les économies d’échelle induites, gérer bien mieux leurs investissements et leur masse salariale ». Deux solutions s’offrent aux collectivités : soit recourir aux impôts locaux pour combler la recette manquante, soit diminuer leurs dépenses. Or rien n’arrive. Les maires et présidents de collectivités ne veulent pas couper dans les effectifs, surtout avec le chômage de masse qui domine dans nos îles , et pas plus dans les dépenses sociales ou éducatives auxquelles l’électeur est sensible. Ils vont devoir ,contraints et forçés,couper dans les subventions aux associations qui souffrent déjà terriblement, en particulier dans le sport et la culture depuis le début de l’année; ils vont devoir économiser sur leurs frais de gestion, mais surtout, ils risquent de couper dans ce qui ne se voit pas immédiatement, les investissements. Les magistrats de la chambre régionale des comptes dénoncent « une mutualisation [qui] demeure encore embryonnaire, très sectorisée[…]. Un constat d’autant plus préoccupant que le mouvement intercommunal s’est traduit par une forte progression des dépenses de personnel communautaires sans diminution des dépenses des communes membres ».L’argent public est souvent mal utilisé selon le rapport annuel de la Chambre régionale des comptes, et le service public n’est pas à la hauteur des moyens dépensés.
Emplois d’avenir en Martinique, bientôt la sortie. Et après ?
Si l’on parle aujourd’hui davantage de garantie jeunes et prime d’activité mais plus d’emplois d’avenir, ceux-ci n’ont pas manqué pas de revenir dans l’actualité tant en Guadeloupe qu’en Martinique avec le débat budgétaire.Les premiers contrats signés en 2013 arrivent à leur terme. l’État des lieux sur ce dispositif réservé aux 16-25 ans est actuellement en cours en Martinique après la grève à la collectivité territoriale de Martinique (CTM )pour cause de suppression de postes en CDD. Leur création date d’une loi d’octobre 2012 . « L’emploi d’avenir inclut la formation dans le temps de travail »,Un poste en contrat d’avenir, dans une entreprise privée, est financé à 35 % par l’État, soit 506 € pour une rémunération au Smic. Pour le secteur non-marchand (collectivités locales, territoriales, associations…), l’aide est encore plus importante. L’État finance 75 %, soit 1 084 €. Dans le cas des associations, la Région ajoute un complément de 12,5 %. La prise en charge totale est alors de 87,5 %.Les premiers contrats ont donc commencé à être signés entre la fin de l’année 2012 et le premier semestre 2013. Cela fait donc trois ans. Trois ans, c’est justement la durée maximum d’un emploi d’avenir en CDD, option largement choisie par les collectivités. Elles représentent un quart des employeurs, juste après les associations et devant le secteur marchand. Au total, près de 230 000 jeunes font partie de ce dispositif, et continuent à y entrer . Que vont devenir ces jeunes à leur issue ? Ces emplois d’avenir ont ils amélioré leur professionnalisation comme c’était l’objectif premier ? Tout le monde répond qu’il est trop tôt pour un quelconque bilan . S’il est une certitude, c’est que le moment est sérieusement venu de se poser la question,car Il y a des collectivités locales qui ne veulent plus se lancer de peur d’avoir à pérenniser ces emplois, alors qu’une première vague de contrats se terminera entre juin et septembre, près de 30 000 selon l’Union nationale des missions locales, têtes de pont du déploiement des emplois-jeunes dans les territoires. L’échéance est courte pour ceux qui ne l’ont pas encore anticipé : « Effectivement, beaucoup de jeunes sont désarmés quand se profile une fin de contrat et ne savent pas comment orienter leur recherche d’emploi et surtout mettre en valeur leur expérience professionnelle en collectivité. » La pérennisation de l’emploi au sein de la collectivité est bien sûr une issue sur laquelle beaucoup de jeunes comptent. Mais le contexte n’y est certainement pas favorable. Pour la collectivité, il faut se passer totalement des 75 % de subventions que l’État apporte au paiement de ces contrats.Plus difficile aujourd’hui , car les collectivités et les associations, rencontrent des difficultés à consolider les emplois notamment pour des raisons financières. En Guadeloupe ,30 emplois d’avenir ont fait l’objet d’une suppression au dernier budget voté par la région , et ce sera selon toute vraisemblance pire en Martinique .
La région , le département et les communes et la CTM au pain sec en Guadeloupe et Martinique ! » En effet, l’IEDOM, vient de montrer que le peu de croissance existant n’est pas dû qu’à l’activité des administrations publiques mais au regain de la consommation. Ce ne sont donc plus les collectivités qui tirent la croissance du pays. Voilà qui confirme l’impasse de la politique « austéritaire » du pouvoir à l’égard des collectivités locales.
Désormais, ce sont les professionnels du bâtiment qui tirent la sonnette d’alarme. Ils craignent que leurs carnets de commande ne s’assèchent encore plus. En s’attaquant aux collectivités, le gouvernement met en danger un des moteurs les plus indispensables pour assurer un redémarrage de notre économie.
Un rapport sénatorial publié la semaine dernière, confirme l’absurdité de ces choix. La réduction des dotations de l’État aux collectivités territoriales, y-est-il écrit, va plonger la grande masse d’entre elles dans « l’impasse financière », à moins d’une « diminution de 30% » de leurs investissements. C’est colossal ! Cela va considérablement aggraver la spirale récessive créée par les politiques de réduction de la dépense publique.
Il faudrait, en tout état de cause, s’attendre à une multiplication des cas de petites et moyennes communes en difficulté, en particulier des villes-centres comme Basse-Terre , Pointe à Pitre et surtout Fort de France pour lesquels il existe de fortes attentes en matière de services et d’équipements.
Pour les communes, c’est donc la quadrature du cercle. On les oblige à augmenter la fiscalité locale qui étrangle de trop nombreux ménages, à supprimer de nombreux investissements et services indispensables, ou à augmenter leur niveau d’endettement. Tout le contraire d’une sortie de crise !Quel impact sur la Guadeloupe et la Martinique peut avoir une croissance zéro du fait de la réduction des dotations et de la dépense publique ainsi que de la chute attendue de la consommation voire encore plus du tarissement de l’investissement qui s’en suivra? – Ces conséquences se traduiront inévitablement par un déclassement social de la classe moyenne qui a bénéficié à plein de la départementalisation et par un accroissement des inégalités , de la pauvreté de la classe populaire qui n’aura plus la protection de l’État providence , et de façon plus générale d’une l’insécurité accrue du fait d’une jeunesse sans perspectives et surtout sans repères voire une violence intra-familiale encore plus forte avec l’éclatement de la cellule familiale qui va s’accentuer avec la hausse exponentielle des divorces imputables aux difficultés financières . L’austérité passe généralement par un gel ou une baisse de salaire des fonctionnaires ainsi que par des coupes sociales et on sera selon toute vraisemblance prochainement avec la menace de déflation , dans un climat de croissance zéro en Guadeloupe et de probable récession en Martinique . Le gel des retraites, le gel du point d’indice des fonctionnaires , les économies de 50 milliards et plus selon certains experts , sont considérés comme des variables d’ajustement budgétaire importantes. Mais ces mesures se traduisent par un accroissement des inégalités et de la pauvreté. Comme nous l’avions déja entrevu dans nos précédents articles on pourrait en particulier assister en Guadeloupe et dans une moindre mesure en Martinique à une hausse du taux de pauvreté des couches populaires et peut-être des retraités alors que ce taux est aujourd’hui très bas en France. Toucher en 2017aux prestations sociales et/ou familiales produira le même effet, cela risquera de toucher en particulier les familles monoparentales très nombreuses aux Antilles et les ménages les plus vulnérables. Selon une étude réalisée par la Caisse d’allocation familiale (Caf) sur l’évolution des prestations familiales dans les départements d’Outre-mer en comparaison de la France hexagonale , plus d’un allocataire sur deux n’a que les prestations sociales comme rentrée d’argent. Et la Guyane a vu son nombre d’allocataire augmenter de 39% en dix ans. Une étude qui porte sur une période allant de 2003 à 2015. À la fin de l’année dernière, les quatre départements ultramarins réunis comptaient plus de 500 000 bénéficiaires.
L’étude met aussi en exergue que « plus de quatre allocataires domiens sur dix ont pour seuls revenus les prestations sociales versées par la Caf » . La dépendance aux prestations sociales est donc très forte. Qui sera plus particulièrement touché ? Les femmes retraitées et les femmes seules et surtout les jeunes seront particulièrement concernées .Cette croissance zéro touchera plus particulièrement les personnes les plus modestes et les femmes, car leur revenu dépend en Guadeloupe davantage que celui des hommes des prestations sociales. Les femmes retraitées seront particulièrement concernées par un gel des retraites, car ce sont elles qui forment le gros du bataillon des petites retraites. Cette croissance zéro touchera aussi la classe moyenne avec les professions libérales et les fonctionnaires , pilier du moteur de la consommation en Guadeloupe avec les 40%. Le point d’indice des fonctionnaires de l’État ,par ailleurs de moins en nombreux en Guadeloupe , n’a guère augmenté depuis le début de la crise financière de 2008 et a été gelé en 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 alors qu’il est normalement révisé chaque année pour s’adapter à la hausse du coût de la vie. Là aussi, les femmes seront particulièrement touchés avec en sus l’avènement du numérique car elles représentent 60 % des emplois de la fonction publique et para publique en Guadeloupe. En Guadeloupe , Il faut sortir des idées fausses. On entend souvent dire que la France sera au rendez – vous quoiqu’il arrive ! C’était vrai , il y a encore peu mais actuellement avec la croissance zéro à venir , ce postulat va s’avérer complètement obsolète. Or on sait que la consommation est le principal moteur de la croissance en Guadeloupe et Martinique. L’endettement d’un ménage n’est pas toujours source de revenus futurs, surtout si cet endettement vise la consommation. Les dépenses de l’État à l’inverse peuvent être productives, elles sont une manière de soutenir l’économie, et elles sont sources de recettes futures. Il faut défendre la dépense publique en Guadeloupe et Martinique qui a des fondamentaux économiques différents de ceux de la France métropolitaine : elle soutient la demande, elle soutient les débouchés pour les entreprises. Les prestations sociales, par exemple, permettent aux ménages qui en bénéficient de continuer à consommer. En plus de contribuer à réduire les inégalités, cela stimule l’activité et la croissance économique. La croissance zéro aura au contraire des effets pervers pour les guadeloupéens. Le gel des prestations sociales ou du point d’indice des fonctionnaires, c’est une perte de pouvoir d’achat pour les ménages guadeloupéens concernés, cela entraînera une baisse drastique de la consommation, qui pèsera sur l’activité et donc sur la croissance. C’est en définitive des recettes en moins pour les collectivités locale, car s’il y a moins d’activité comme par exemple actuellement dans le secteur du BTP, il y a moins de revenus distribués dans l’économie, et donc moins de recettes fiscales. Quand une collectivité locale dépense en investissements publics, elle soutient l’activité, elle soutient la croissance… les ménages consomment plus, paient plus d’impôts et plus de taxes… autant de recettes futures. Lors de la crise sociale de 2009, la Guadeloupe ayant un niveau soutenu de protection sociale comme la France et une stabilité de la masse monétaire qui irrigue l’économie guadeloupéenne a été relativement protégé ,et ce en dépit d’une chute du PIB de 4,6% ,( à noter qu’en Martinique ,la chute du PIB a été de 6,5% et celle ci est entrée en récession )et a ainsi donc pu éviter une vraie catastrophe économique et un désastre social : ce que l’on appelle les « stabilisateurs automatiques », comme les transferts publics et dépenses sociales qui soutiennent la consommation et l’investissement financier des collectivités comme la Région Guadeloupe et la région Martinique qui ont relancé l’activité, ont joué un rôle d’amortisseur de la crise sociale de 2009 . A l’inverse, aujourd’hui , dans ce nouveau contexte de crise larvée en France , la croissance zéro sera mortifère pour la Guadeloupe , car les salaires seront de plus en plus faibles, les ménages auront moins de revenus, consommeront moins et les entreprises ne parviendront pas à écouler leurs produits. L’austérité mènera à une crise sociétale de grande ampleur .On comprend que le problème n’est pas d’abord économique mais politique… Comment s’extirper de ce paradoxe? En Guadeloupe et encore moins en Martinique et Guyane, les politiques ne semblent pas prendre aujourd’hui la mesure de la révolte sociale et de la crise économique qu’il risquent de susciter avec l’incohérence des demandes des uns et des autres sur les transferts de compétences à une collectivité unique en voie de bureaucratisation comme certains le pensent en Martinique. On voit que la situation socio-économique actuelle de la France est en train d’atteindre un point critique. Face à l’exaspération sociale qui monte en flèche, on attend des politiques de droite comme de gauche qu’ils changent de logiciel et sachent parler un langage de vérité. Ce langage – révolutionnaire dans le contexte actuel – consisterait en fait simplement à dire qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, que la réalité n’est pas malléable à l’infini, que si on ne veut pas payer davantage d’impôts locaux, il va falloir envisager une redéfinition du jeu politique en Guadeloupe et Martinique et dire la vérité aux citoyens sur les menaces existantes. Le modèle des 40 dernières années a effectivement été de prendre d’une main à la classe moyenne pour redonner d’une autre à la classe populaire, c’était la mise en œuvre de la machine infernale de l’assistanat. Sauf que l’état des finances publiques et surtout le ras bol fiscal de la classe moyenne et supérieure ne permet plus ce jeu de passe-passe.
Les responsables politiques devront savoir expliquer aux Guadeloupéens et Martiniquais qu’ils vont avoir à s’habituer à recevoir moins de gains de productivité, s’habituer à une croissance Zéro et donc connaître la stagnation des niveaux de vie futurs.
Je mesure mes mots quand je déclare que l’impact de la croissance zéro sur la Guadeloupe et la récession en Martinique aura pour effet de diviser de moitié l’enrichissement global du pays à l’horizon 2025 du fait de la destruction créatrice de l’économiste Schumpeter. Une grande cassure économique arrive. Son origine n’est pas seulement d’ordre économique et financier, mais bien provoqué par l’incapacité des dirigeants politiques à repenser le modèle de développement actuel et l’organisation économique et administrative. Il faut le dire clairement sauf à risquer l’implosion face à une situation où il faudrait continuer à augmenter la pression fiscale non plus sur le revenu mais par le biais des impôts locaux et des taxes , baisser les prestations tout en évitant l’endettement. C’est une équation tout simplement impossible à atteindre dans le cadre du modèle économique et social ,actuel qui prévaut aux Antilles .Jean-Marie Nol, économiste financier