— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Le modèle économique et social de la Guadeloupe est désormais trop ancien pour pouvoir s’adapter aux nombreux changement de notre nouvel environnement économique et sociologique : nouveau protectionnisme des économies depuis le COVID et la guerre Russie/ Ukraine , crise des finances publiques de la France hexagonale, recettes incertaines des collectivités locales en grande difficulté financière, précarité du pouvoir d’achat et insécurité de l’emploi avec la crise inflationniste (en particulier chez les jeunes), vieillissement général de la population et augmentation de la dépendance, passage d’une société post coloniale à une société de la connaissance avec la quatrième révolution industrielle , etc…
Un système devenu aussi inégalitaire qu’inefficace avec l’imposture médiatique du postulat trompeur de l’agriculture et de l’industrie du tourisme comme moteurs de l’économie de la Guadeloupe.
Malheureusement, ce nouvel environnement provoque également une montée des inégalités dans une société qui n’a pas su l’anticiper, à commencer par des inégalités d’accès au travail liées à des formations inadaptées, mais aussi à des réflexes sociétaux dépassés qui pénalisent les jeunes, les vieux, les femmes… Car le modèle économique et social de la Guadeloupe est non seulement ultra-conservateur en ce sens qu’il cultive les distinctions de statuts et la hiérarchie entre les citoyens (selon leur âge, leur sexe, leur origine sociale…) mais il est surtout arrivé à bout de souffle. Financé presque exclusivement par les transferts publics, il coûte de plus en plus cher à l’Europe et à la France hexagonale sans plus pouvoir répondre aux exigences de protection qui justifieraient son maintien.
Pire, il devient injuste à cause d’une répartition qui finit par peser de plus en plus lourd sur un nombre de plus en plus restreint d’individus (la classe moyenne qui supporte à la fois l’essentiel de l’impôt sur le revenu et l’essentiel des impôts locaux ). Fort de ce constat , ne peut – on pas affirmer aujourd’hui que c’est l’absence de vision prospective qui est à l’origine des errements passés de notre classe politique ?
En effet, le besoin d’anticipation est aussi ancien sans doute que l’humanité, ce qui est nouveau, c’est le souci d’organiser cette réflexion sur une base scientifique et rationnelle , ce qui a donné lieu à la prospective.
La volonté de prédire de quoi demain sera fait, et donc de s’y préparer est fondamentale pour construire l’avenir de la Guadeloupe . Et force est d’admettre que cette vision du développement est maintenant obsolète et ne passe plus par l’agriculture et l’industrie hôtelière ( en deux décennies, 8 structures hôtelières ont mis la clé sous le paillasson pour une seule ouverture d’une structure de thalasso au Moule, et la sole cultivée agricole a perdu dans le même laps de temps 20 000 ha ), mais par l’exploitation des ressources minières du sous – sol marin ,( nodules polymétalliques) , ainsi que l’utilisation des énergies renouvelables comme la géothermie, la biomasse, le solaire, le bioéthanol, et l’hydrogène vert . Cette nouvelle forme de développement industriel repose sur l’observation dans le monde de techniques et technologiques d’avant garde, ayant valeur de signes annonciateurs.« Ce que nous voyons advenir advient ; mais il pouvait autrement advenir ».Montaigne, (Essais, II, 29.) …L’avenir de la Guadeloupe est-il prévisible ? Peut-on en avoir une vision prospective ? N’est-il pas arrogant, impudent ou imprudent de prétendre le percevoir et davantage encore l’inspirer ? Le sujet est ambitieux et très certainement téméraire celui qui prétend le traiter. Devant une crise actuelle d’une brûlante actualité , l’exercice présente de multiples risques ; celui de l’indifférence du corpus sociétal me semble le plus grave.
Contrairement à ce que l’on pense spontanément, il n’y a pas chez nos concitoyens et décideurs politiques et économiques locaux , une conscience marquée d’une mutation devenue irrépressible de la société française et Antillaise. Nos élus sont en quelque sorte , à l’insu de leur plein gré , prisonnier d’une sorte de mysticisme idéologique de nature identitaire , qui les induits en erreur sur le vrai diagnostic de la situation.
Cela fait longtemps qu’on porte en nous un sentiment de recul et de crainte voire de peur de la mutation de la société venu du fond de notre histoire . Une peur confuse, diffuse. Parce qu’on sait, a toujours su, que les îles aux belles eaux, ou aux belles fleurs mais également îles-volcan, sont les ’îles de tous les dangers, de toutes les violences, de toutes les crises. En quelques décennies et surtout depuis les crises sociales de 2009 et 2021 , toutes les peurs ancrées au fond de nos chairs sont devenues des réalités , des réalités qui s’étalent au soleil, qui s’emparent du quotidien, qui donnent le vertige, qui bouchent l’horizon, qui empoisonnent tous les rêves de ceux qui militent pour un développement responsable et auto-centré, (endogène ou solidaire).
La peur du chômage de masse, la peur de la violence , la peur de la destruction créatrice de la révolution numérique et l’intelligence artificielle, la peur du lendemain pour les jeunes diplômés, la peur d’être considérés par la » Métropole « comme des éternelles danseuses avec pour conséquence la menace réelle du désengagement financier de l’Etat déguisé subrepticement en prise de responsabilité avec l’autonomie, la peur d’être trompée sur le contenu du message inhérent au changement ( chat an sak), la peur de l’exclusion sociale, la peur de l’explosion sociale , la peur du déclassement , la peur d’une crise de trésorerie qui illustre la restriction de l’effort financier de l’Europe pour les outre-mer et le risque de régression sociale pour la classe moyenne de Guadeloupe et la Martinique ( celle qui a tiré le plus de bénéfice de la départementalisation) . Aujourd’hui, nous n’avons plus à avoir peur de ces peurs-là puisqu’elles ne sont plus en nous mais sous nos yeux. Puisqu’elles ne sont plus un sentiment de peur, mais bien une réalité avec des gens de plus en plus nombreux qui ont peur avec la crise actuelle du modèle social français et des finances publiques, des signes avant – coureurs de la fin de l’Etat providence .
Hier, nous n’avons pas réussi à surmonter nos difficultés intrinsèques sur les problématiques de l’eau,de l’assainissement ,des déchets , ni à construire un projet Guadeloupéen de développement endogène fiable sur le plan économique , ni à transcender nos différences idéologiques sur l’évolution de nos institutions , alors, pourrons-nous le faire demain, avec un nouveau statut alors que le contexte socio-économique s’y prête encore moins avec la crise ?
Pour comprendre ce qui nous arrive et nous attend, des idées du passé comme celui du développement endogène axé prioritairement sur le secteur primaire agricole et le tourisme . Alors, faut-il faire table-rase de ce passé de pays fortement dépendant de l’agriculture dans les années de la colonisation ?
A priori , Non pour certains et pourquoi pas pour d’autres ?… Mais alors c’est oublier qu’à l’époque le secteur agricole représentait 90 % du PIB, c’est à dire de la production de richesse en Guadeloupe , mais que la contrepartie résidait dans l’existence d’un taux de pauvreté de 87% sur le territoire guadeloupéen . Encore faudrait-il savoir de quelles idées du passé se défaire ?
Nous en voyons une qui à notre sens constitue la vieille lune véhiculée par certains intellectuels , politiques et syndicalistes à savoir : la chimère de l’auto suffisance alimentaire et le mythe d’une production locale facteur de développement économique et de création de richesse. Cela s’avère-t-il encore possible avec un coût de production prohibitif ? A notre sens, c’est la voie ouverte à la démagogie, car c’est irréaliste dans la mesure où il s’agit bien d’une chimère !
Nonobstant le déni de réalité de certains esprits chagrins nostalgiques d’un passé révolu, nous sommes désormais confrontés, encore et plus que jamais à une crise systémique , structurelle et durable en Guadeloupe et Martinique . La canne à sucre et la banane, les deux productions des îles, sont en crise. Quant aux cultures fruitières et maraîchères, elles ne parviennent pas à couvrir les besoins des 380 000 Guadeloupéens. Chaque année, l’île doit importer environ 18 000 tonnes de fruits et de légumes. En Martinique, le déficit de production est encore supérieur en matière de fruits et légumes. Il faut noter un déclin progressif de l’activité agricole devant la très rude concurrence des pays d’Europe du Sud , d’Amérique latine et de la caraïbe , et ce à cause du faible coût de leur main d’œuvre. Les cultures vivrières sont quasiment inexistantes depuis le passage de la tempête Fiona . Cette dernière spéculation agricole n’est d’ailleurs plus l’apanage des guadeloupéens, quand on sait que 90 % de la production agricole et de la commercialisation des fruits et légumes en Guadeloupe est actuellement concentrée entre les mains des haïtiens. Et on parle de développement endogène mais posons nous la question au profit de qui ?….. La réalité des choses est que le secteur agricole survit tant bien que mal, aujourd’hui en Guadeloupe et Martinique, grâce aux subventions venant de l’Europe .
Pourquoi ce facteur est important dans le contexte actuel de développement de la Guadeloupe et la Martinique ? Tout simplement parce que
le poids du secteur agricole dans les économies – du Nord comme du Sud – n’a cessé de diminuer depuis deux siècles. Aujourd’hui, l’agriculture ne représente plus que 20 % du PIB dans les pays à bas revenus, 10 % dans les pays intermédiaires et 2 % dans les pays à hauts revenus. La part des agriculteurs dans la population active ne dépasse 28 % que dans les pays à bas revenus. En Guadeloupe, cette part est de 3%. Et pour la Martinique, c’est sensiblement la même situation. Le mouvement d’ensemble est général : en transférant leurs ressources (en main-d’œuvre et en capital) vers l’industrie, puis le tertiaire, un cycle vertueux de croissance a pu être engendré. En augmentant la richesse, mais également en veillant à sa répartition entre individus, les pays se sont dès lors développés non à partir de l’agriculture mais de l’industrie et maintenant avec les services et les nouvelles technologies . Ainsi, l’agriculture n’est plus considérée par les économistes comme un élément majeur dans la modification et l’amélioration des richesses d’un pays. De plus, les règles du commerce international ont changé ; l’ère de la libéralisation prône un commerce fondé sur les avantages comparatifs. Le mouvement d’ensemble général est alors remis en cause et l’idéologie selon laquelle l’agriculture est le moteur du développement est contestée maintenant par la quasi totalité des économistes du développement. D’ailleurs, dans notre environnement proche de la Caraïbe, quasiment plus aucun pays ne mise sur l’agriculture comme moteur de développement et création de richesse. C’est le tourisme qui a pris le relais des vieilles cultures coloniales d’antan. Pour autant, il n’est pas question de n’avoir plus de développement agricole dans les pays émergents , mais au contraire de veiller à une production essentiellement basée sur les besoins alimentaires de la population autochtone des îles de la Caraïbe. Pour ce qui concerne spécifiquement la Guadeloupe et la Martinique, il faudrait plutôt envisager un retour aux jardins créoles. Pourtant, on ne peut nier que partout dans la Caraïbe, cette production agricole endogène s’avère marginale, car la plupart de ces pays importent encore entre 70 % à plus de 90% de leurs besoins alimentaires locaux.
Par ailleurs, dans le contexte de recrudescence d’une demande de responsabilité locale accrue , il est intéressant d’analyser comment s’est réalisée à la Guadeloupe , la croissance économique. Au moment de la départementalisation, tous les acteurs économiques et politiques croient que l’injection de l’argent public suffirait pour susciter une demande et une production, puis par effet boule de neige, aboutirait à une croissance auto-entretenue. On est là en présence du schéma type du multiplicateur Keynésien très à la mode dans les années 50-60.
Dépenses de fonctionnement, rémunérations des fonctionnaires augmentées de 40% , investissements, prestations et aides sociales, subventions à l’économie, toutes les panoplies des transferts publics y passeront. En réalité le mécanisme de croissance alimenté par la demande a très bien fonctionné ( élévation notable du niveau de vie , nouvelles infrastructures modernes , et donc progrès social incontestable ) ), mais
l’appareil productif plombé par l’économie de plantation et de comptoir n’étant pas prêt, le processus cumulatif attendu ne s’est pas opéré. Ce qui constitue le moteur de l’économie de la Guadeloupe , c’est l’importance de la consommation finale des ménages. Cette consommation est très supérieure à la production marchande locale, et à noter que cela peut être observé de plus en plus dans une économie moderne dite développée.
En réalité c’est la structure même de cette économie qui dès le départ allait fausser les postulats du théorème keynésien.
La Guadeloupe , tout comme la Martinique , présente en effet les caractéristiques des économies sous-développés . L’essentiel des terres arables dans ces départements est occupé par la canne à sucre , le melon et la banane destinées à l’exportation. Le secteur agricole ne peut faire face à une demande accrue de produits agricoles et alimentaires car la diversification est encore balbutiante. Les structures foncières (vieillissement et taille des exploitations), la multiplication des intermédiaires, et en dépit du subventionnement important par l’Europe de produits agricoles ou de certaines filières
(canne,banane, melon,ananas, culture maraîchère, élevage) , les intempéries climatiques et d’ailleurs aussi économiques ( inflation du prix des intrants) vont constituer- sauf rares exceptions- des embûches sur le chemin de l’auto-suffisance alimentaire.
Le problème de la faiblesse de la production locale en Guadeloupe n’est pas un problème de statut comme certains voudraient nous le faire croire.
Toutefois, la politique de parité sociale engagée lors de la départementalisation -à juste titre- entre la France Métropolitaine et la Guadeloupe ne permet pas à cette dernière d’être compétitive avec des pays de latitude comparable dans le monde , voire dans la Caraïbe.
Le principal défaut des productions locales, c’est qu’elles sont très chères comparées aux importations et ce en raison de coûts salariaux entraînant mécaniquement un coût du production trop élevé . Et ce facteur est rédhibitoire et donc interdit toute création de richesse sur le territoire de la Guadeloupe à partir de l’agriculture .
La production locale a été anesthésiée jusqu’ici par une productivité insuffisante et par un coût salarial trop lourd à supporter pour les entreprises du secteur agricole et touristique , et ce en dépit des aides publiques, et la courbe ne pourra manifestement pas s’inverser par un simple changement de statut d’autonomie.
( Au total, le montant des aides agricoles versées à la Guadeloupe a crû de 68 % entre 2008 et 2021 , passant de 370 M€ à 979 M€ sans aucun résultat tangible).L’exemple de l’île de marie galante peut être considéré comme un raccourci à petite échelle de la situation en Guadeloupe proprement dite, car une étude de l’Insee montre que la part de l’agriculture dans les emplois à Marie-Galante est passée de 45 % en 1982 à 6 % en 2021 . C’est là une preuve tangible du déclin inéluctable de l’économie agricole.
Un constat d’échec patent de la production locale, alors reste à inventer un nouveau modèle économique que nous qualifions d’exogène car basée sur les ressources minières, le progrès technique et le secteur de l’énergie et des services !
Quand on évoque ce que pourrait être l’économie de la Guadeloupe , inexorablement on pense au tourisme vert , à l’industrie agro alimentaire et à l’exportation vers la zone Caraïbe . Mais en réalité, il est des secteurs extrêmement stratégiques telles que les technologies de l’information et de la communication. Les TIC permettent à des petits pays comme les nôtres de transformer radicalement les modalités de production, de livraison, de vente et d’achat de biens et services. Elles mettent en relation, par la connectivité numérique, un nombre croissant de personnes et d’entreprises, prêtes à participer à l’économie du savoir et à la promotion d’une nouvelle vision du développement culturel avec la création d’un unique musée de l’histoire de la Guadeloupe , voire à y contribuer. L’utilisation d’Internet bien que problématique pour les commerces de proximité permet aux acteurs relativement défavorisés par l’exiguïté du marché local et l’insularité— par exemple, des petites entreprises — d’entrer dans l’économie mondiale, en leur donnant accès à de l’information, à des communications et à un savoir technologique qui étaient auparavant hors de leur portée. C’est pourquoi les politiques doivent gérer les transformations structurelles associées à ces évolutions avec une autre vision du développement que celle basée sur le fonctionnariat, l’agriculture et le tourisme .
Une fois le constat établi, alors que pouvons-nous faire ? Une fois de plus n’hésitons pas à ruer dans les brancards de la bien – pensance et à remettre les choses en place. C’est désormais une obligation que de sortir des sentiers battus qui ont trop souvent cours en Guadeloupe. Il faut en finir avec cette fable de l’autosuffisance alimentaire et du piège du gouvernement français que recèle la notion de développement endogène et de responsabilités élargies des compétences sans aucun nouveau transfert financier. Comme disait en son temps un homme politique de Guadeloupe, l’autonomie politique axé sur le développement endogène c’est « d’émerdez vous avec vos propres moyens financiers ». Pour moi, il faut nécessairement inverser le processus de développement et pour ce faire il convient selon la logique de promouvoir un nouveau modèle économique et social basée sur l’agro-transformation alimentaire. En d’autres termes, ne plus investir à perte dans un secteur à faible valeur ajoutée comme l’agriculture maraîchère et vivrière, mais importer des denrées agricole dans les pays à bas coût de main d’œuvre et transformer ces produits en Guadeloupe dans des industries agro-alimentaire. Par ailleurs, compte tenu du réchauffement climatique et de l’urgence de protéger notre fragile biodiversité, il convient de bifurquer vers des plantations de plantes de Sisal , et reboiser les terres chloredéconnés de manière à créer une véritable filière agroalimentaire et sylvicole.
La liberté et la responsabilité dans la pauvreté et la pénurie, cela ne marche pas.
On le voit bien aujourd’hui à travers la lecture du dernier sondage Qualistat de juillet 2019 : les Guadeloupéens n’ont aucune confiance dans le pouvoir local des élus, en particulier pour les décisions de promotion de l’économie locale ou de modulation de la vie chère. A tel point que beaucoup préfèrent s’en remettre à l’état Français , dont chacun
connaît pourtant les limites. Cette confiance dans la gouvernance locale, clé de voûte du changement statutaire, ne pourra se construire que progressivement, avec force pédagogie, d’une part en donnant aux institutions actuelles des moyens pour développer des projets et non de la pénurie à répartir (pas facile de construire de la confiance dans ces conditions), d’autre part, en réfléchissant soigneusement à la structure des contre-pouvoirs ( conservation en l’état actuel des deux assemblées région et département ) au sein des institutions pour éviter le syndrome de la grenouille .
Au delà de la force incontestable de l’assimilation qu’il serait tout à fait problématique de nier, et du risque en gestation de paupérisation des guadeloupéens (avec la flambée inflationniste et l’émergence des nouvelles technologies comme internet, la révolution numérique et l’intelligence artificielle ) , en voulant inverser le processus, si on se place dans la conjoncture économique Française dégradée où les finances publiques sont au plus mal au point de gommer toute perspective de retour de la croissance forte des trente glorieuses . En fait, je ne vois pas bien , comment des îles sans véritables ressources propres comme la Guadeloupe et la Martinique pourraient vivre mieux avec plus de compétences locales , mais moins de recettes et plus de dépenses , et dans le même temps supporter une baisse inéluctable des moyens financiers en provenance de l’État ?
Ce qui se conçoit bien est porteur d’espérance et non de désespoir…. « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise…. Jean Monnet « ….là est notre crédo pour une mise en garde sur le changement des institutions , et c’est pour ces motifs que nous devons de nouveau méditer cet adage suivant :» Le pessimiste se plaint du vent ; l’ optimiste espère qu’il va changer ; le réaliste ajuste ses voiles ».
Jean Marie Nol économiste