— Par Sarha Fauré —
La Poste fait face à un avenir incertain alors qu’une coupe budgétaire de 50 millions d’euros menace son réseau de 17 000 antennes à travers la France. Ce contrat de présence postale territoriale, qui permet à l’entreprise de remplir sa mission de service public, se voit amputé d’une partie de ses financements, mettant en péril la pérennité des agences postales communales, particulièrement dans les zones rurales et plus encore dans les territoires d’outre-mer.
Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a annoncé la réduction lors du congrès de l’Association des maires ruraux de France, expliquant que cette coupe budgétaire affecte directement le fonctionnement des points de contact locaux. Si la situation persiste en 2025, de nombreuses agences pourraient fermer, notamment celles où La Poste prend en charge une partie des salaires des employés communaux. Wahl a souligné que des dépenses importantes avaient déjà été engagées pour l’année à venir, ce qui rend la coupe d’autant plus difficile à absorber.
Signé pour la période 2023-2025 par La Poste, l’AMF et l’État, le contrat de présence postale avait pour objectif de maintenir un maillage territorial dense, où 97% de la population se trouve à moins de cinq kilomètres d’un bureau de poste ou d’une agence communale. Mais le coût de cette mission augmente plus vite que les ressources disponibles, laissant La Poste dans une position délicate.
Depuis 2008, plus de 2,4 milliards d’euros ont été investis pour moderniser la présence postale et soutenir les zones rurales, les montagnes et les quartiers prioritaires. Ce fonds de péréquation territoriale a joué un rôle essentiel pour maintenir un service de proximité pour les populations les plus vulnérables. Cependant, la récente coupe budgétaire menace cet équilibre et soulève des questions sur l’avenir de la mission d’aménagement du territoire de La Poste.