— Par Marie Delcas —
Les hôpitaux de la République bolivarienne manquent de tout. Le président Maduro affirme que le pays compte peu de cas de Covid-19, ce que conteste l’opposition.
Sur la carte mondiale du coronavirus (élaborée par l’université américaine Johns-Hopkins), le Venezuela est marqué d’un tout petit point rouge. Contre toute attente, le pays semble résister mieux que ses voisins à la pandémie. La République bolivarienne enregistrait, mardi 21 avril, 288 cas de Covid-19 et 10 décès. Masque sur le visage, le président Nicolas Maduro a annoncé lui-même ce nouveau bilan à la télévision, où il multiplie les apparitions, plus souvent entouré de ses généraux que de son ministre de la santé.
« En temps normal, je déteste Maduro, mais là je dois admettre qu’il fait bien les choses », dit Frankin, infirmier dans la ville de San Cristobal, à la frontière avec la Colombie. Médecins et scientifiques ont, eux, reconnu que le gouvernement a pris à temps les dispositions qui s’imposaient. Quelques opposants aussi. « Avec un Jair Bolsonaro aux manettes du Brésil et Donald Trump à Washington, Nicolas Maduro fait figure de véritable d’homme d’Etat », soupire un député d’opposition.
Alors que les hôpitaux publics vénézuéliens manquent de tout pour faire face à la pandémie et que les caisses de l’Etat sont vides, la menace d’une tragédie sanitaire et humanitaire continue de planer. « Le gouvernement ne dispose pas des ressources nécessaires pour aider les individus et les entreprises à survivre au confinement », s’inquiète l’économiste Luis Vicente Leon.
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Fermeture des frontières
Le Programme alimentaire mondial de l’ONU avertissait en février – avant la crise du Covid-19 – que plus de 9 millions de Venezueliens étaient en situation d’insécurité alimentaire. Le service d’information de la revue The Economist (Economist Intelligence Unit), qui a élaboré un indice de vulnérabilité des pays face à la pandémie, place le Venezuela à la 176e place sur 195.
Dès le 15 mars, alors que le Venezuela avait recensé deux cas de Covid-19, Nicolas Maduro annonçait la fermeture des frontières aériennes et terrestres du pays. Quatre jours plus tard, le président décrétait une stricte quarantaine sur l’ensemble du territoire. « Elle a été bien accueillie parce que les Vénézueliens sont conscients que leur santé dépend d’eux-mêmes », affirme Pedro Peñaloza, un jeune avocat convaincu des vertus du socialisme.
Mais ici comme dans les pays voisins, le confinement est très inégalement respecté. Les caisses d’aliments distribuées par le gouvernement bolivarien ne suffisent pas à la subsistance des plus démunis, qui doivent sortir travailler pour survivre. Ils le font d’autant plus facilement que le risque de contagion est perçu comme très faible.
Manque d’essence
Paradoxalement, le manque d’essence est venu prêter main-forte à la quarantaine. Détenteur des plus grandes réserves mondiales de brut, le Venezuela est confronté depuis plusieurs semaines à une pénurie de combustible sans précédent!…
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