— Par Ysa de Saint-Auret —
Il semble que l’époque de la screwball comedy (que l’on peut traduire par comédie de cinglés) dans les années quarante, dans le cinéma américain vient de resurgir pour « copains pour toujours 2 ». Mais à ceci près que si la vitesse débridée des dialogues et la liberté de ton restent exceptionnelles, elles relèvent plus d’un humour potache, ou d’adolescents boutonneux, fait d’un mélange bizarre d’éléments et de situations disparates. Les parties et reparties sont mal assorties et perdent d’un coup tout le sens de leur efficacité comique, dans ce burlesque des corps et des situations.
Pour que sa famille s’épanouisse, Lenny quitte Hollywood pour revenir s’installer dans sa ville natale. Il y retrouve l’ambiance bon enfant, voire carrément déjantée des copains d’avant….
Dennis Dugan a pensé que le succès relatif accordé à son précédent « copains pour toujours »qui sans atteindre des sommets, a été tout de même plaisant et que cette virée entre potes, simple détente sur pellicule rien de plus, lui donnera le sésame pour un second long métrage. Il a tout agrégé autour de gags élimés et tout mis côte à côte dans un désordre inqualifiable. Cette pantalonnade n’a rien à voir avec une continuité légitime. Faisant exploser codes et normes, ce scénario interminable, quoi que sous-écrit, truffé d’incohérences ampoulées comme dans un mauvais remake aligne les clichés, agace, ennuie et fait passer les acteurs pour des gugusses. Les cinéphiles du genre, avertis, ceux qui aiment les comédies lourdingues, pop corn XXL et ruissellement d’inepties, de stupidités, de bêtises pures tous azimuts apprécieront. Les autres auront le choix entre une distraction à prendre au dernier degré qui recèle une intrigue surréaliste et grotesque avec son lot de niaiseries et un script qui ne sollicite pas la réflexion systématique. Un cinoche fourretout pour se détendre, loin des réalités du quotidien. En définive, une grossière entreprise menée par de joyeux neuneus rigolards qui s’achève en grosse farce pseudo-burlesque et bourrée de poncifs éculés .C’est tellement bête que ce n’est pas drôle.
Ce film devrait s’illustrer dans l’histoire du cinéma imbuvable et faire référence dans les anales du mauvais gout. Une page d’anthologie au firmament d’une saisissante balourdise. On aurait aimé moins d’autosatisfaction et plus de cinéma.
A MADIANA
Un film de : Dennis Dugan
Avec:
Adam Sandler
Chris Rock
Kevin James
Salma Hayek
Taylor Lautner
Genre : Comédie
Durée : 1h41
Ysa de Saint-Auret