— Par M’A —
La COP28, la 28e édition de la Conférence des Parties sur le climat, s’apprête à débuter à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, suscitant déjà une polémique avant même son commencement. Cet événement mondial, qui réunit chaque année 198 parties signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, est destiné à évaluer les progrès et à discuter des actions à entreprendre pour lutter contre le réchauffement climatique.
Où et quand?
Du 30 novembre au 12 décembre 2023, Dubaï accueillera la COP28 pour la troisième fois au Moyen-Orient. Cependant, la controverse entoure le choix du lieu, notamment en raison de l’empreinte carbone élevée de la ville.
Les enjeux principaux
- Plans d’action des états : La COP28 sera le moment de faire le premier bilan de l‘Accord de Paris, signé en 2015, visant à limiter le réchauffement climatique à moins de +2°C, idéalement +1,5°C. Les plans d’action des États, cependant, montrent un écart significatif, avec des émissions de gaz à effet de serre prévues pour ne baisser que de 2% d’ici 2030, bien loin de l’objectif de 28%.
- Énergies fossiles : La question cruciale de la sortie du charbon, du pétrole et du gaz sera au centre des débats, d’autant plus préoccupante avec le doublement des subventions aux énergies fossiles par les pays du G20(*) en 2022.
- Fonds pour les pertes et dommages : La COP28 devra définir le fonctionnement du fonds dédié aux « pertes et dommages » causés par le changement climatique, suscitant des débats sur les contributeurs et les bénéficiaires, notamment le statut de la Chine.
- Méthane : Le gaz à effet de serre, méthane, sera également un point de discussion crucial, avec l’espoir de convaincre des pays importants, tels que la Chine et la Russie, à rejoindre le Global Methane Pledge.
Critiques et controverses
La COP28 suscite déjà des critiques pour diverses raisons :
- Présidence critiquée : La présidence d’Ahmed al-Jaber, ministre de l’Industrie émirati et PDG d’une compagnie pétrolière nationale, est contestée, alimentant des craintes de conflits d’intérêts.
- Conflits d’intérêts et boycott : Des liens entre le cabinet McKinsey et des géants pétroliers, ainsi que des appels au boycott de la COP28 par des ONG et des entreprises, soulèvent des préoccupations quant à l’éthique et à l’indépendance des décisions prises.
- Conditions de travail critiquées : Les preuves de conditions de travail difficiles pour les travailleurs migrants sur les sites de la COP28 ont été révélées, mettant en lumière des problèmes sociaux et de droits de l’homme.
- Position des Émirats Arabes Unis : Le choix de Dubaï, en dépit de son empreinte carbone élevée, soulève des questions sur la cohérence avec les objectifs climatiques, tandis que des documents révèlent des tentatives de détourner l’attention des sujets sensibles tels que les énergies fossiles.
Objectifs et défis à surmonter
La COP28 se fixe des objectifs ambitieux, notamment l’élaboration du premier « Bilan Mondial » basé sur le rapport du GIEC. Les défis incluent la nécessité d’augmenter le financement pour l’adaptation, la gestion des énergies fossiles, et l’équité dans la répartition des efforts climatiques.
La COP28 s’annonce comme un rendez-vous crucial où les enjeux climatiques, les conflits d’intérêts, et les controverses se mêlent, soulignant l’urgence d’actions concrètes et globales pour lutter contre le changement climatique.
(*) G20 : Groupe de 19 pays (+ l’Union Européenne et l’Union Africaine), considérés comme les pays les plus développés. Il compte parmi ses membres les États-Unis, la France, le Mexique, l’Inde, l’Arabie Saoudite…